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Résiliation du contrat d’Ozone Mali : Fuite en avant ou réelle volonté d’assainir Bamako ?
Publié le samedi 24 decembre 2022  |  Le Wagadu
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© aBamako.com par A.S
Opération d`assainissement dans les rues de Bamako
Bamako, le 10 février 2015. Les agents balayeurs de la société de nettoyage Ozone Mali ont procédé à une grande toilette sur le boulevard du peuple.
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Comme envisagé il y a quelques mois, une solution vient d’être trouvée par les autorités de Bamako au cas de la société marocaine d’assainissement et de ramassage des ordures « Ozone ». En effet, la décision a été récemment prise par le gouvernement de résilier le contrat d’assainissement. En lieu et place, des résolutions ont été adoptées pour rendre Bamako plus propre. Déplorant cette décision, la société Ozone-Mali évoque des impayés de plus de 15 milliards.

C’est en février 2023 que le contrat d’Ozone est censé prendre fin au Mali. Il avait été signé en février 2015 entre la mairie de Bamako et Ozone-Mali, filiale du groupe marocain Ozone. *

Selon les termes du contrat, cette société devait se charger d’assurer la salubrité de Bamako. En contrepartie, la mairie de Bamako lui versera chaque année neuf milliards de FCFA, pendant huit ans.

Dans l’esprit des signataires du contrat, la capitale devrait, à terme, redevenir plus propre. Toutefois, cette vision a cédé la place aux dures réalités. En effet, l’insalubrité reste en l’état et des tas d’immondices s’amoncellent dans tous les coins de la capitale.

Le gouvernement justifie cette décision par « des raisons d’inefficacité et de souveraineté du pays ». Avant de souligner la réhabilitation et la dotation de la voirie à plus de 780 millions de FCFA. S’y ajoute la construction de deux nouvelles décharges à Noumoubougou et à Mountougoula et une décharge de transit à Médine.

Mais ces mesures sont-elles réellement suffisantes ? D’autant que dans ses explications, Ozone Mali avait soutenu la survenance de problèmes techniques et financiers l’ayant empêchée d’exécuter correctement ses tâches. La société a toujours demandé l’opérationnalisation d’une décharge finale, au lieu de cela, elle était obligée de déverser les ordures dans les champs de particuliers avec tout ce que cela engendre comme conséquence.

Ses responsables estiment également les impayés à plus de 15 milliards de FCFA. Même si le gouvernement assure que les impayés seront apurés, les plus sceptiques doutent de la fiabilité d’une telle affirmation puisque les charges de l’Etat sont tellement nombreuses et les ressources insuffisantes.

Bamako produit entre 4.000 à 5.000 m3 d’ordures

Pour l’heure, le constat est sans appel puisque les ordures ne font que s’amonceler dans les rues de Bamako constituant même des montagnes dont le délogement ne sera pas si évident.

En moyenne par jour, Bamako produit entre 4.000 à 5.000 m3 d’ordures. Selon des spécialistes, pour leur évacuation et éventuellement leur traitement, il faut une décharge finale avec une capacité d’accueil d’environ 400.000 m3.

Par ailleurs, il convient de signaler que cette tâche était confiée à la voirie du district de Bamako, mais c’est à cause de son incapacité qu’un contrat a été signé avec la société Ozone. L’article 46 de ce contrat engage la mairie de Bamako à verser annuellement plus de neuf milliards FCFA à Ozone-Mali. Lequel montant doit tenir compte de toutes les prestations dont la collecte des déchets, la maintenance du matériel, la prise en charge des salaires et autres frais.

Toutefois, dans cette tâche, l’Etat a pratiquement abandonné la mairie du district en plein vol et celle-ci a été incapable de s’exécuter. Le plus étrange c’est que dans cette affaire, on n’entendait même pas les départements de tutelle comme le ministère de l’environnement, de l’assainissement, etc. Chacun préférant sûrement ne pas gérer un dossier aussi complexe.

C’est la raison pour laquelle c’est quasiment la primature qui était à la manœuvre. En tout état de cause, la situation interpelle puisqu’aujourd’hui, on parle d’un manque de salubrité à Bamako.

Cheick B. CISSE
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