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Nord Mali : entre djihadistes et puissants barons locaux, les secrètes alliances de la junte
Publié le samedi 24 decembre 2022  |  Africa Intelligence
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Les colonels au pouvoir à Bamako ne cessent de voir leur emprise diminuer, voire disparaître dans le nord du pays. En échec sur l'ensemble du territoire, à Gao et à Tombouctou, ils se sont résignés à s'appuyer sur une poignée d'hommes d'affaires et personnalités directement impliqués dans les grands trafics et pour certains liés à la nébuleuse djihadiste.


Dans le Nord, la junte continue de perdre du terrain. Les Forces armées maliennes (FAMa) ne s'éloignent plus de leurs casernes, tout comme leurs alliés de Wagner. Les routes infestées d'engins explosifs improvisés (IED) limitent leurs déplacements. Contrairement à la rhétorique affichée par Bamako, l'armée malienne a montré ses limites face à la montée en puissance de l'Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) mené par Abu al-Bara al-Sahraoui, combattu par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans d'Iyad Ag Ghali (GSIM).

A défaut de gagner la bataille sur le front, la junte menée par Assimi Goïta a noué en toute discrétion des alliances avec des caciques locaux, impliqués pour la plupart dans les trafics et liés aux mouvements djihadistes, qui profitent du départ de l'opération Barkhane, du recul de l'Etat au Mali et de la fragilité du régime pour négocier en position de force avec les colonels au pouvoir. A Gao comme à Tombouctou, ces derniers font émerger un système de cogestion, à la fois incitée et subie par Bamako, avec les forces en présence sur le terrain. Tombouctou et son "émirat"

Une décision illustre ce changement de dynamique. Le 11 novembre 2022, le pouvoir central a officiellement décoré le cadi Houka Houka Ag Alhousseini, juriste et influent prédicateur d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) durant la rébellion de 2012, visé par des sanctions des Nations unies. Une réhabilitation mise en scène à Tombouctou pour "son service et son dévouement continu en faveur du retour de la paix". Pourtant Houka Houka ne cache pas sa proximité avec Iyad Ag Ghali, au nom de qui il transmet des messages aux autorités. A l'image du 26 octobre, quand il a remis une missive contenant les "conditions" posées par le chef du GSIM pour conformer l'éducation scolaire avec la charia.

Houka Houka est réputé pour avoir relayé, dans ses prêches, les appels à la mobilisation d'argent et de combattants en faveur du GSIM pour le grand combat contre l'EIGS. A Bamako, il dispose de quelques relais, à l'instar de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, membre fondateur
de la Coordination des mouvements de l'entente (CME, groupe dissident de la coalition rebelle touarègue). Il est aussi membre du Conseil national de transition (CNT), malgré les sanctions
onusiennes dont il fait l'objet, et chantre assumé de la transition.
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