La première demande, à savoir la demande politique, selon Dr. Moussa Coulibaly, elle est omniprésente et n’a jamais été une préoccupation de la majorité des Maliens au regard du très faible taux de participation des Maliens aux différentes joutes électorales, surtout qu’en ce moment une grande partie de la classe politique n’a plus voix au chapitre et ne représente pas grand-chose aux yeux des Maliens. La deuxième, sociale, dit-il, est marquée par la cherté de la vie qui rend pénible le quotidien des Maliens depuis que le coronavirus a sérieusement plombé l’économie en général et particulièrement le secteur de l’économie informelle qui concentre la grande majorité des Maliens.
Le Mali est à un tournant de son histoire, mais aussi devient depuis un bon moment un champ expérimental de cette nouvelle résistance face au néocolonialisme dont les Etats d’Afrique francophone souffrent depuis le lendemain des indépendances. Selon notre Sociologue, beaucoup de pays africains sont en train de voir l’issue de cette ambition affichée par les Maliens (il faut le reconnaître) et les 5 colonels, c’est pourquoi, dit-il, le vin étant tiré, nous n’avons que le choix de la résistance, malgré, faut-il encore le reconnaître, cette fin d’année très pénible pour les ménages qui n’ont jamais été aussi éprouvés.
Si les Maliens, dans leur grande majorité, de tous les bords sont unanimes sur un constat c’est bien cette vie chère qui affecte une écrasante majorité de la population. Toutefois, notre Sociologue, reconnaît que l’embargo que l’institution sous régionale a mis en place contre notre pays a étouffé une grande partie du dynamisme économique du pays et un malheur n’arrivant pas seul, le contexte de crise internationale n’a pas arrangé la situation de notre pays. « Ce même contexte international difficile, a privé beaucoup de familles maliennes de l’apport combien important des Maliens de l’extérieur qui interviennent très souvent dans les dépenses des ménages », dit-il.
Cependant, Dr. Moussa Coulibaly pense que si le gouvernement marche en ce moment sur des œufs pour soulager la demande sociale portant sur la cherté du coût de la vie, il doit, au-delà de la centaine de milliards cédés à titre de subventions des produits de première nécessité, continuer sa lutte contre les délinquances financières, tout en multipliant les initiatives pour récupérer les biens détournés par les délinquants financiers et leurs complices. Pour lui, le gouvernement ne doit plus tarder à prendre certaines mesures comme la nationalisation de l’Office du Niger dont l’exploitation assurera une sécurité alimentaire qui s’affranchit de toute aide extérieure ou la reprise effective du trafic ferroviaire.
« Entre temps, à moins d’une semaine des fêtes de fin d’année, la dèche semble jouer les prolongations contre cette tradition de solidarité qui devient le seul refuge », a conclu Dr. Coulibaly.