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Entre mythe et réalité : A quand l’exploitation du pétrole au Mali ?
Publié le mercredi 28 decembre 2022  |  L’Indépendant
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© aBamako.com par mouhamar
Visite de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) à Kidal
Kidal, le 08 Août 2014. La délégation de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) conduite par son Excellence monsieur Pierre Buyoya, Haut Représentant de l`Union Africaine s`est rendue ce vendredi à Kidal, pour s`enquérir de conditions de vie des populations.
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Avec ses 1,24 millions de Km2, le Mali est un vaste pays de l'Afrique de l'Ouest, réputé pour sa richesse en ressources minières et énergétiques. Le pays est l'un des plus grands producteurs d'or en Afrique, avec une production de 69,4 tonnes, en 2021. A côté de cette réalité, aujourd'hui banale, le pétrole, lui, reste encore un rêve, alors qu'il est présenté comme l'une des grandes ressources énergétiques inexploitées. Malgré les résultats encourageants des études géophysiques, sur les cinq bassins sédimentaires du pays, le Mali reste à la traine, en termes d'exploitation pétrolière, pour des raisons essentiellement sécuritaires.

Le pétrole malien reste à l'état vierge. Un manque-à-gagner estimé à plusieurs milliards de francs CFA. Troisième économie dans la zone UEMOA, après la Côte d'Ivoire et le Sénégal, le Mali pourrait davantage rayonner sur la scène économique mondiale, si le pays mettait en valeur l'ensemble de ses énormes et diverses ressources énergétiques et minières, dont le pétrole.

En effet, la présence du pétrole dans le sous-sol malien est une certitude, selon plusieurs experts, qui se basent sur les résultats des études géophysiques réalisées sur les cinq bassins sédimen- taires du pays: le Graben de Gao, le Bassin des lullemeden, le Bassin du Tamesna, la Fosse de Nara et le Bassin de Taoudéni, d'une superficie de 900.000 km².




Aux premières heures de la recherche pétrolière, le Mali noue un partenariat avec l'Union sovié- tique (actuelle Russie) suite à la création de la SONAREM (Socié- té Nationale de Recherche Miniè re). Le pays adopte le premier Code pétrolier et minier en 1961, conférant le droit exclusif de l'ex- ploitation des ressources miniè- res à l'Etat.

Avec l'assistance technique soviétique, plus de 1.500 km de lignes sismiques en 2D et 6.550 Km de levées de gravimétrie et magnétométrie sont réalisés. La SONAREM, réalise également les forages de "In Tamat" et "Tahaba- nat", dans la zone de Ménaka.

Le coup d'Etat de 1968 contre le président Modibo Keita met un coup d'arrêt à la coopération russe. Un nouveau Code pétrolier est adopté par le Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN), dirigé par feu Général Moussa Traoré, mettant fin à l'exclusivité de l'exploitation de l'Etat. Ainsi, quelques grandes compa- gnies étrangères s'intéressent aux bassins sédimentaires du Mali. "Huit permis de recherche ont été attribués à six sociétés pétrolières, parmi lesquelles, on peut citer la Société française Elf Aquitaine et les compagnies pétrolières américaines Exxon et Texaco '' confie Amadou Cissé ingénieur géologue à la retraite

Seulement cinq puits en 60 ans

Après plus de 60 ans, le pays compte seulement cinq forages pétroliers sur l'ensemble des cinq bassins sédimentaires, tandis que le Niger voisin a réalisé plus de 150 puits pour permettre l'ex- ploitation du pétrole.

Entre 1974 et 1982, trois forages sont réalisés par des com- pagnies françaises et américai- nes. Exxon réalise des études sis- miques en 2D sur 7000 km, dans le Bassin de Taoudéni. En 1982, la société ELF réalise le forage de " Yarba 1 ", suivi de celui de Atouila 1 ", en 1985, réalisé par Esso branche de la compagnie américaine Exxon

L'ingénieur géologue à la retraite, Mamadou Simpara participe aux travaux du forage "An- songo 1" menés par la société française Elf Aquitaine, en 1979, dans le Graben de Gao. "Nous avons travaillé sur ce forage pendant deux mois. Mais quand nous avons atteint le socle, aux environs de 1.700 mètres, le ré- sultat était vraiment triste ", se souvient Simpara, qui fut le pre- mier Directeur de l'Autorité pour la Recherche Pétrolière sieurs années. (AUREP). Pour lui, cet échec est dû au fait que le forage a été im- planté aux bordures du Graben de Gao, pour des raisons qu'il dit ignorer. L'ingénieur à la retraite affirme que les résultats auraient été plus probants, si le forage avait été réalisé au centre du Graben.

En 1985, Amadou Cissé, Ingénieur-pétrolier, participe au fo- rage de "Atouila 1 ", dans le Bassin de Taoudéni. A l'époque, les résultats du forage ont susci- té un grand engouement au sein de l'opinion nationale, suite à la découverte d'une couche gazeu- se dans le puits. "J'ai participé au forage de Atouila 1 avec la compagnie ESSO. D'une pro- fondeur de 2.496 mètres, nous avons pu traverser le Silurien, qui est la roche mère dans qua- siment tout le Sahara. Bien que la roche étant capable de géné- rer des hydrocarbures, nous avons malheureusement trouvé la matière organique (le pétrole NDLR) à l'état cramé", détaille M. Cissé, qui a fait valoir ses droits à la retraite, depuis plusieurs années

20 ans de brake En l'absence de financement interne, la recherche pétrolière au Mali connait un arrêt total, de trat de recherch 1985 à 2004. Suite à l'essor des d'hydrocarbure découvertes Offshore, notamment dans les mers du Nord les investisseurs mondiaux, dont bassin de Tao ceux du Mali, se ruent vers l'exploitation du pétrole en mer, qui tion and Prod s'avère moins couteuse. Face à (Sipex) s'eng la faiblesse des investissements, quatre ans, l'Etat malien adopte une nouvel- le politique minière, à partir de un montant 1998, axée sur la diversification des ressources minérales et en- gage une série de réformes législatives et règlementaires.



Mais, c'est sous l'impulsion du président Amadou Toumani Touré que l'Autorité pour la Recher- che Pétrolière est créée, en 2004. terme au Ma L'AUREP procède alors à la réin- terprétation des anciennes don- nées de recherche. "Les nouvel- les réformes permettent d'amé- liorer les investissements, à hauteur de 51 milliards de francs CFA", confie Badara Alou Koné, l'exploratio l'actuel Directeur de l'Office National de la Recherche Pétrolière..



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