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Assimi Goïta dans son discours du nouvel an : " L’option de la reconquête de notre souveraineté est pour nous la seule possible, si nous ne voulons pas être complices de la perpétuation du système de dépendance qui hypothèque notre avenir ’’
Publié le mardi 3 janvier 2023  |  aBamako.com
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© aBamako.com par AS
1ère édition de la semaine nationale de la réconciliation
Bamako, le 15 septembre 2022. Le président de la Transition, Chef de l`État, le Lieutenant-colonel Assimi Goïta, a présidé le lancement des activités de la semaine nationale de la réconciliation au CICB
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Assimi Goïta, dans son adresse à la nation le 31 décembre dernier, la veille du nouvel an, a appelé à l’union sacrée et au labeur pour un Mali prospère. Le président de la Transition a indiqué lors de son discours que l’option de la reconquête de la souveraineté est la seule possible, si les maliens et maliennes ne veulent pas avoir sur la conscience la complicité de la perpétuation du système de dépendance qui hypothèque l’avenir du Mali. Ci-dessous l’intégralité du texte.

Maliennes, Maliens,
Mes chers compatriotes,
Hôtes du Mali,

Nous voici par la grâce d’Allah le Tout-Puissant au seuil de la nouvelle année. Je voudrais saisir cette heureuse occasion pour vous présenter mes vœux. En ce moment précis, j’ai une pensée profonde pour tous ceux d’entre nous qui souffrent pour quelque raison que ce soit, ainsi que pour nos Forces de défense et de sécurité qui, de jour comme de nuit, veillent à l’intégrité du territoire et à la tranquillité de nos populations.

Mes chers compatriotes,
Le peuple malien aura vécu une année 2022 éprouvante, mais riche en évènements d’importance majeure. En effet, notre pays a été soumis à de dures épreuves liées à un contexte international difficile.

Malgré une diminution importante de la prévalence de la Covid-19, son impact sur l’économie internationale et, par ricochet, sur l’économie malienne se fait sentir encore. De surcroît, les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines imposées à notre pays par l’Uemoa et la Cedeao ont eu des effets néfastes sur la croissance économique.

C’est donc le lieu pour moi, une fois de plus, de saluer la résilience du peuple malien face à l’adversité. Nous devons ceci à l’union et à la solidarité dont nous avons su faire preuve. Il nous faut donc renforcer cette union et nous engager encore plus pour notre chère patrie. Pour ce faire, nous avons décidé d’instituer le 14 janvier comme Journée nationale de la souveraineté retrouvée en souvenir de la grande mobilisation contre les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la Cedeao et de l’Uemoa.

Mes chers compatriotes,
L’option de la reconquête de notre souveraineté est pour nous la seule voie possible si nous ne voulons pas être complices de la perpétuation du système de dépendance qui hypothèque notre avenir. Aussi, avons-nous défini trois principes qui devront désormais guider nos relations de coopération, à savoir :

. le respect de la souveraineté du Mali ;
. le respect des choix stratégiques et des choix de partenaires opérés par le Mali ;
. la défense des intérêts du peuple malien dans les prises de décisions. 


Nous ne devons point nous faire d’illusions, car la voie que nous avons choisie sera parsemée d’embûches et nous aurons à faire face à de nombreuses difficultés. Certaines d’entre elles seront réelles, car inhérentes à la complexité des questions à gérer, mais beaucoup d’autres seront l’œuvre de ceux qui ne veulent pas que nous recouvrions notre indépendance totale. J’exhorte donc chaque Malienne et chaque Malien à l’union sacrée.

Mes chers compatriotes,

L’année qui s’achève a été à la charnière de deux phases importantes du processus de transition engagé dans notre pays. Comme les Maliennes et les Maliens ont pu le constater, nous avons consacré la première phase à la sécurisation de notre pays, à la lutte contre la corruption, ainsi qu’aux réformes politiques et institutionnelles.

Sur le plan sécuritaire, nous avons adopté une nouvelle posture militaire et acquis des équipements qui ont renforcé l’autonomie d’action des FAMA et leurs capacités à se déployer sur l’ensemble des théâtres d’opérations. Avec la montée en puissance de nos Forces de défense et de sécurité et le lancement de nombreuses actions offensives, la peur a changé de camp. Les groupes terroristes en sont réduits à des actes désespérés de poses d’engins explosifs au passage des militaires et des paisibles citoyens.

Dans le même temps, la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite a été intensifiée en vue d’enrayer ces fléaux qui retardent le développement économique de notre pays.

Conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation, nous avons engagé les réformes institutionnelles destinées à créer les bases d’élections libres et transparentes, ainsi qu’à doter notre pays d’institutions démocratiques. Au nombre des actions initiées dans ce domaine, il faut noter la création de l’organe unique de gestion des élections et la rédaction de l’avant-projet de la nouvelle Constitution dont le processus de finalisation est en cours. Il convient de noter également la mise en place du Comité indépendant de suivi-évaluation des recommandations des assises nationales de la refondation.

Mes chers compatriotes,

C’est sur la base de ces acquis que la seconde phase de la transition est consacrée aux projets structurants, destinés à poser les bases d’un véritable développement. Nous sommes pleinement conscients qu’il n’y a pas de sécurité sans développement qui garantisse un mieux-être pour les populations.

C’est ainsi que nous avons décidé de relancer la Comatex et l’Usine malienne des produits pharmaceutiques. Dans l’optique du renforcement du tissu industriel de notre pays, deux usines de filature de coton seront créées à Bamako et à Koutiala. Tout ceci devrait créer des emplois et de la valeur ajoutée pour notre économie.

Dans le domaine minier, la Société de Recherche et d’exploitation des ressources minérales du Mali a été créée. Par ce fait, nous ambitionnons de mettre les ressources minérales au service du développement exclusif de notre pays. Il faut noter aussi la relance du secteur ferroviaire.
Le Gouvernement est engagé sur plusieurs fronts en vue de la satisfaction des besoins fondamentaux des Maliens. Le projet de création du complexe hospitalier de quatrième référence qui s’ajoute à l’hôpital militaire de même niveau, participe de cet esprit.

Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons rester unis et engagés pour les grands chantiers de développement. Notre pays est riche en ressources naturelles, notre peuple est brave et travailleur. Ensemble, nous pouvons et devons créer les conditions de l’émergence du Mali.

Mes chers compatriotes,

Nous comprenons combien nos populations sont éprouvées par un contexte économique difficile pour l’ensemble des pays du monde. C’est pourquoi, j’ai instruit le Gouvernement de prendre des mesures pour contrer l’augmentation des prix des produits de première nécessité. Il faut rappeler que tout ceci intervient dans un contexte de baisse des recettes de l’État due à l’insécurité.

Aussi, pour lutter contre la cherté de la vie qui fragilise davantage les couches les plus vulnérables, le Gouvernement a pris des mesures énergiques destinées à stabiliser les prix et à augmenter le revenu des travailleurs. Ainsi, il a été accordé des subventions sur l’importation de plusieurs produits, qui ont occasionné des manques à gagner à hauteur de 8 milliards de Fcfa pour le sucre, 3 milliards pour le lait, 1 milliard de Fcfa pour l’huile alimentaire et 132 milliards de Fcfa pour les produits pétroliers. Dans le même temps, l’harmonisation de la grille salariale, induisant une augmentation de salaire pour les travailleurs d’un coût annuel d’environ 200 milliards de Fcfa.

Cependant, au regard des résultats mitigés des mesures destinées à contenir les prix, il apparaît clairement que certains acteurs ne jouent pas le jeu de la transparence. C’est pourquoi il me paraît nécessaire d’exhorter à une action globale contre la cherté de la vie, impliquant le Gouvernement, les opérateurs économiques et la population. Chacun devra jouer sa partition pour que les sommes importantes mobilisées pour cet objectif ne soient détournées et utilisées à des fins malsaines.

Mes chers compatriotes,

La réussite du Mali Kura dépendra de notre cohésion et de notre engagement. Nos labeurs individuels et collectifs en seront le levain.
C’est donc avec beaucoup de confiance en l’avenir que j’adresse à chaque Malienne et à chaque Malien, ainsi qu’à nos hôtes mes sincères vœux de bonne santé, de réussite et de bonheur.

À notre chère patrie, je souhaite la paix, la sécurité et la stabilité, afin que dans l’unité, nous puissions la conduire vers la prospérité tant souhaitée et attendue par notre peuple.

Ensemble nous ferons le Mali Kura !
Qu’Allah bénisse le Mali et protège les Maliens !

Je vous remercie.
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