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De droit de réponse à l’article du journaliste malien, Ibrahim Traoré, publié le jeudi 29 décembre dans le journal Bamakois « L’Indépendant >>
Publié le mercredi 4 janvier 2023  |  aBamako.com
L`ambassadeur
© Autre presse par DR
L`ambassadeur Algérien au Mali El Haoues Riache
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Dans un article publié le Jeudi 29 Décembre 2022, intitulé «< Relation algéro- malienne: la grande imposture », le journaliste Ibrahim Traoré s'est livré à une diatribe basée sur les récents développements apparus dans la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d'Alger, dans laquelle il a avancé quelques jugements infondés sur le rôle que joue l'Algérie dans ce cadre.

Ces jugements infondés, destinés certainement à semer la confusion dans les esprits des lecteurs et le doute sur la sincérité de l'engagement constant de l'Algérie aux côtés du Mali voisin et de son peuple frère, méritent qu'on y revienne, au nom du droit de réponse.

Le premier de ces jugements s'affiche dans le titre même de l'article, lequel annonce l'inconsistance des développements qui suivent. La relation entre l'Algérie et le Mali a été et restera une relation de bon voisinage, d'amitié, de fraternité, de solidarité et de coopération fondée sur le respect mutuel, la non-ingérence dans les affaires intérieures, le respect de l'intégrité territoriale, de la souveraineté, de l'unité et de la cohésion nationales de chacun des deux pays.

Le Mali, nouvellement indépendant, avait courageusement et en pleine connaissance des risques qu'il prenait pour sa propre sécurité - rappelons-nous Sakiet Sidi Youssef en Tunisie et du village de lassine en Lybie - mis son territoire à la disposition de la Révolution algérienne en lutte contre le colonialisme. Il a reconnu le gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) en exil bien avant beaucoup d'autres pays. Il a aussi joué un rôle déterminant lors de la guerre des sables de 1963, rôle qui a scellé la récupération de tous nos territoires temporairement occupés par l'agresseur.

En retour, et en construisant sur le socle historique, humain, géographique, culturel et cultuel qui unit nos deux peuples depuis la nuit des temps, et partant aussi de sa profonde foi dans la communauté de destin de nos deux peuples, l'Algérie s'est rangée avec conviction et sans réserves aux côtés du Mali et de son peuple frère durant les différentes épreuves que celui-ci a successivement connues.

Le deuxième de ces jugements attribue au chef de file de la médiation internationale des intentions qui ne sont pas les siennes, à savoir incriminer le gouvernement malien pour les difficultés rencontrées dans la conduite du processus de mise en œuvre de l'Accord. La mission du chef de file, et de toute la médiation, a été, et continuera de l'être, celle du garant de la mise en œuvre de l'Accord. Leur action a été, elle aussi, et restera, guidée par un seul souci, celui de promouvoir le dialogue entre les Maliens et de les accompagner pleinement dans leur quête de solutions consensuelles qui s'inscrivent dans l'esprit et la lettre de l'Accord pour la Paix, lequel reste, d'abord et avant tout, un accord malo-malien.

C'est par le dialogue entre Maliens, sans interférence ou ingérence étrangères, et par l'attachement de ceux-ci à la mise en œuvre de ce document que la paix, la sécurité et la stabilité reprendront leurs droits au Mali.

Le troisième de ces jugements porte sur la citation tronquée de déclarations attribuées au Président de la République algérienne, ceci dans le but d'appuyer et d'étayer des préjugés déjà formés et proclamés. Ce qui est excessif est insignifiant disent les sages. La position du Président Abdelmadjid TEBBOUNE sur la crise au Mali est une position claire et correctement comprise par les autorités maliennes. C'est une position de solidarité et d'accompagnement actif de ces autorités dans la construction d'une paix et d'une sécurité durables dans ce pays frère, comme dans toute la région du Sahel. L'insécurité et les conflits interpellent tous les pays de la région pour y faire face solidairement dans le respect des principes cardinaux de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale de chacun de ces pays. C'est le sens de l'action que mène l'Algérie dans son voisinage immédiat dans la mise en œuvre d'une politique extérieure pétrie dans la doctrine du Non- Alignement.

Le quatrième de ces jugements cherche à trouver un effet nécessairement négatif dans l'amélioration des relations algéro-françaises. A ce sujet, je renvoie l'auteur de cet article à la déclaration faite le 1er Septembre 2022 par M. Ramtane Lamamra, Ministre algérien des affaires étrangères et de la communauté nationale à l'étranger, lors de la conférence de presse qu'il a donnée à l'occasion de la tenue à Bamako de la 17ème session du Comité Bilatéral Stratégique. En prenant connaissance de cette déclaration, l'auteur aurait certainement fait l'économie d'affirmations et de supputations sans fondements. A moins qu'il ne l'ait sciemment ignorée pour les besoins de ses propres élucubrations.

Le cinquième de ces jugements réside dans l'affirmation selon laquelle le chef de file de la médiation internationale.... «joue un jeu ambigu», «avance masqué » ou encore <
Le sixième de ces jugements trahit cette forte obsession à pervertir coûte que coûte la place et le rôle de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme sur son territoire et dans toute la région du Sahel. Affirmer pompeusement que l'Algérie a été tenue à l'écart du G5 ou qu'elle est aux «manœuvres de déstabilisation des mouvements terroristes dans le Sahel », c'est tout simplement ne pas mesurer l'étendue des souffrances causées au peuple algérien par le terrorisme ainsi que le grand engagement de l'Etat algérien et de son armée à partager, avec les pays voisins comme avec les autres, l'expérience chèrement acquise dans la lutte contre ce terrible fléau.

Espérer jeter ainsi le doute sur la contribution qu'apporte l'Algérie aux pays voisins du Sahel dans leur lutte anti-terroriste, et ce à travers le CEMOC ou bilatéralement, est une manœuvre qui ignore tout autant les souffrances qu'endurent au quotidien les populations des pays du Sahel et la nécessité d'organiser davantage la réplique régionale de lutte contre ce phénomène. Celui-ci, le terrorisme, est venu d'ailleurs pour frapper en premier les territoires de quelques pays, dont celui de l'Algérie, y compris aussi sur le territoire malien, avant de s'étendre à d'autres contrées. Seuls ceux animés de mauvaise foi osent affirmer le contraire.

En conclusion, ce droit de réponse n'a d'autre objectif que celui de dissiper les brouillards artificiels par lesquels certains voudraient, sciemment ou par manque d'informations, assombrir les horizons des relations traditionnelles d'amitié et de solidarité qui unissent les peuples algérien et malien.
De par leur solidité, leur complémentarité et leur sincérité, ces relations ne peuvent être altérées par aucune imposture de quelque sorte que ce soit. Cette détermination à les renforcer a été solennellement soulignée par les deux Ministres des affaires étrangères, tout récemment encore, lors de leurs rencontres aux mois d'Aout et Septembre derniers.

La paix au Mali a aussi besoin de plumes qui la soutiennent et la défendent, de même que les bâtisseurs de la paix ne se laissent décourager par aucune campagne de dénigrement.

Ambassadeur d'Algérie au Mali


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