Fatigués contre l’instrumentalisation qui les conduisait à se dresser les uns contre les autres, Peulh et Dogon se sont donnés la main dans une seule entité dénommé Mouvement Kaoural Kamone (MKK) pour faire face à l’ennemi commun, le terrorisme. Les deux communautés ont organisé un grand meeting le samedi 7 janvier dernier à la Bourse du travail pour non seulement montrer à la face du monde que Peulh et Dogon sont des frères, mais aussi et surtout profiter de l’occasion pour inviter tous leurs parents qui détiennent des armes dans la brousse à les déposer pendant qu’il est encore temps. Désormais, disent-t-ils que la lutte sera une et dirigée contre un seul ennemi, le terrorisme peu importe sa race et sa communauté.
« Trop c’est trop », il faut que ça s’arrête. Trop de morts, trop de familles déplacées, trop de victimes innocentes. C’est le principal raisonnement de la population du centre du Mali qu’ils soient Dogon, Peulh, Bozo, Songhrei ou autres. Fatigués de l’instrumentalisation qui a fait du terrorisme un conflit intercommunautaire avec son lot de victimes civiles au centre, Youssouf Toloba et Sékou Bolly, responsables des groupes d’autodéfenses Peulh et Dogon ont observé un moment de silence afin de voir claire la situation. Après une longue méditation, ils ont décidé de conjuguer leurs efforts contre l’ennemi commun, le terrorisme. A travers un mouvement « Kaoural Kamone », paix et cohésion en peulh et Dogon, les deux communautés entendent démasquer les terroristes. Mais avant, ils ont lancé appel à tous ceux dont les messages de haine et d’instrumentalisation ont conduit dans cette guerre sans le savoir, à déposer, sans délai, les armes et rejoindre le Mouvement Kaoural Kamone (MKK). « Pour cette jeunesse instrumentalisée en guerre insensée contre sa propre patrie, l’unique solution c’est de déposer les armes. A défaut, le mouvement MKK pèsera de tout son poids jusqu’à ce que le dernier terroriste au Mali soit combattu et que ses derniers complices soient mis aux arrêts » indique leur déclaration tout en soulignant le bienfondé de ce combat, notamment d’inciter ces milliers de jeunes qui ont fait le choix suicidaire, de se mobiliser derrière Amadou Kouffa et Iyad Ag Ghali, à revenir sur leur pas et par conséquent de rejoindre le camp du peuple, de l’armée, et de la nation malienne. Aussi, regrettent-ils que plusieurs personnalités et certaines organisations nébuleuses restent complices du terrorisme qui sévit dans le Nord, le Centre voire le Sud du pays. Loin des champs de batail, le mouvement Kaoural Kamone a souligné que l’autre volet de son combat sera de également de dénoncer tous les responsables Peulh ou Dogon qui entretiennent cette guerre contre la souffrance des populations. « En effet, notre objectif est de recenser et dénoncer auprès des autorités compétentes les têtes pensantes tapies à l’ombre dans les grandes villes et qui travaillent en intelligence avec les terroristes Amadou Kouffa et lyad Ag Ghali »
Le slogan de cette nouvelle approche est de « renforcer la résilience sociale face au terrorisme». Plus personnalités des deux communautés etaient présentes à la Bourse du Travail.