Capitalisation des dix ans d’expérience du programme JIGISEMEJIRI (l’arbre de l’espoir), et des éclaircissements par rapport à l’incrimination du Programme du fonds d’aide du gouvernement malien pour atténuer les effets de crise sanitaire liée au Covid-19 sur les ménage. Une enveloppe de 100 milliards de F Cfa sur lesquels l’organisme déclare n’avoir reçu que 41 milliards de F Cfa de l’Etat. Ces précisions ont été données par les responsables de JIGISEMEJIRI lors d’une conférence de presse animée le 8 décembre 2022.
La capitalisation des 10 ans d’expérience et l’incrimination, ou plutôt l’incompréhension sur certains points du programme des filets sociaux Jigisemejiri ! Tels étaient les deux points essentiels au centre de cette conférence de presse animée le 8 décembre dernier par les responsables de cet organisme. Il a été épinglé par le rapport du Bureau du vérificateur général.
Après l’enregistrement des premiers cas de la pandémie du Covid-19 au mois de mars 2020 au Mali, l’Etat avait pris plusieurs dispositions sécuritaires et de soutien aux populations. Et le programme filets sociaux Jigisemejiri y figurait. Des fonds, d’une valeur de 100 milliard de F Cfa, lui ont été attribués pour soutenir un million de Maliens en raison de 90 mille F Cfa par ménage. Etaient ciblés des bénéficiaires pauvres et vulnérables touchés par l’effet de la pandémie à Covid-19. Et selon le rapport du Bureau du vérificateur général (BVG), ces fonds n’ont pas été bien gérés.
Décidé à prouver l’innocence du programme Jigisemejiri et a lavé son honneur, le coordinateur du programme a rencontré la presse pour apporter des éléments de réponse. Ainsi, Mahmoud Aly Sako a fait l’historique de la création du programme tout en s’évertuant à faire la lumière sur la gestion du fonds Covid-19. L’Etat lui a fait confiance compte tenu de son expérience avérée dans le domaine du transfert monétaire depuis sa création à nos jours. Le programme national des filets sociaux Jigisemejiri vise à mettre en place des transferts monétaires destinés aux ménages vulnérables et pauvres afin de leur mettre à l’abri de l’insécurité alimentaire.
Créé en 2013 par le gouvernement malien et mis en place au mois de février 2013 sous l’autorité du ministère de l’Economie et des Finances (avec le soutien technique et financier de la Banque mondiale), ce programme vient en aide aux ménages pauvres et vulnérables tout en créant également des opportunités pour l’amélioration du capital humain de ces foyers à travers des activités génératrice de revenus, des soutiens aux micro-projects …
Pour cet énième transfert, qu’est-ce qui s’est réellement passé ? Le programme s’est t’il déroulé comme prévu ? Sinon, qu’est-ce qui a mal tourné ? Y’a-t-il eu des malversations ? Suite à l’incrimination du BVG dans son rapport annuel 2021 (page 122/123) a décelé des irrégularités financières concernant la gestion des ressources de l’État utilisé dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Une incompréhension pour le coordinateur qui a assuré avoir pris contact (à la suite de la publication du rapport) avec le département de l’Economie et des Finances ainsi qu’avec le pôle économique pour apporter toutes les preuves de la gestion de ce fond au Bureau du vérificateur général.
Pour sa part, le coordinateur du programme assure qu’il a été un succès à 41 %. Il a souligné que sur les 100 milliards de Fcfa annoncés, l’Etat n’a débloqué que 41 fin 2020 et début 2021. Deux milliards ont été consacrés à l’organisation, l’identification et l’enregistrement des bénéficiaires sur une base de données au programme appelé Registre Social Unifié RSU à travers les représentants des différentes communautés comme les chefs de village ou de quartier, chefs religieux, maires et leader communautaire… Et les 39 milliards pour les différentes bénéficiaires dans tout le Mali. «Le programme a été un succès à hauteur de 91 % dans notre localité qui a bénéficié pleinement du projet», a précisé Modibo Keita, représentant et adjoint au maire de la commune 4 du district de Bamako.
Si les habitants de Bamako et ceux du nord ont reçu leur argent par paiement mobile (Orange money), ceux de Kayes et de Koulikoro l’ont reçu à travers la Banque malienne de solidarité (BMS SA), et ceux de Ségou et de Sikasso par la BNDA.
Par ailleurs, si des milliers de personnes dans le pays se sont réjouis du financement reçu au moment opportun où rien n’allait et d’avoir décaissé leurs argents facilement, des milliers d’autres espèrent également bénéficier de ce financement. Et pour sa part Mahmoud Aly Sako (coordinateur du programme Jigisemejiri) nous a affirmé être en contact avec le gouvernement de la transition qui leur a assuré de la continuité du programme jusqu’au mois de décembre 2023 pour les ménages pauvres et vulnérables de la nation malienne.