Peut-on tout changer du jour au lendemain ? Cette interrogation est relative à plusieurs reformes qui sont annoncées. Il s’agit de l’adoption d’une nouvelle constitution pour la 4ème république et celle des nouvelles cartes biométriques pour des raisons diverses; le changement dans la ligne diplomatique; la refondation d’un Mali nouveau; l’organisation des élections générales équitables; la réforme institutionnelle et politique et bien d’autres ambitions. En vérité, il est difficile de faire face à la fois à ces différentes missions pour une durée aussi courte.
Tout d’abord, ici, il n’est pas exagéré de rappeler les Maliens en général et les autorités de la transition en particulier que les hommes passent, mais le Mali reste. Pour preuve, de 1960 à nos jours, le Mali a connu plusieurs présidents. Chacun a fait son temps aux commandes du pays. Ce qu’il faut ajouter, c’est de souligner que seule la mauvaise gouvernance dans le pays a contraint presque les Maliens à aller vers un coup d’État en août 2020 dans l’intention de chercher un plan pour sortir de cette crise multiforme. Pourtant l’arrivée de ce nouveau leadership au pouvoir avait impérativement été soutenue par le peuple Malien tout en pensant qu’il n’est pas là pour rester aux commandes du pays mais pour le mettre sur les rails de la démocratie. Ce qui est sûr, c’est que les Maliens veulent que cette seconde transition soit la dernière. Ainsi, les plus hautes autorités du pays doivent tout faire pour que les nuages annonciateurs de violents orages ne s’accumulent pas encore du tout au Mali.
C’est ainsi que point besoin de les rappeler que leurs velléités de relever tous ces défis prioritaires observés risquent de retarder le dénouement de cette crise multiforme. Alors que le Malien lambda attend essentiellement maintenant avec impatience non seulement la fin de la vie chère au Mali (la baisse du prix des produits alimentaires et des produits pétroliers) mais aussi l’élection présidentielle équitable. Enfin, en observant les Maliens dans ce contexte économique difficile auquel personne ne sait où on va, cette question mérite d’être posée, à quand l’adoucissement du chagrin des Maliens ?
S’il est véritablement difficile de donner une réponse à cette question, cependant il est simple de rappeler que l’objectif des Assises nationales et de refondation du Mali (ANR) tenues, il y a plus d’une année maintenant, était, sans doute, trouver une solution idoine à la crise politico-sécuritaire, identitaire et alimentaire dans le pays. La plus grave depuis l’indépendance du Mali en 1960. Ce qui appelle décemment le président de la transition, Chef de l’État, le colonel Assimi Goïta à être accessoirement à l’écoute des Maliens pour veiller au respect strict de leurs préoccupations notamment la mauvaise gestion des affaires publiques.