Rémi Carayol est journaliste, spécialiste du Sahel. Cofondateur du site Afrique XXI, il vient de publier Mirage sahélien. La France en guerre en Afrique. Serval, Barkhane et après ? (La Découverte).
Auteur de Mirage sahélien. La France en guerre en Afrique. Serval, Barkhane et après ? (La Découverte), Rémi Carayol revient pour Le Figaro sur une décennie de présence militaire française au Mali qui a conduit à l'échec relatif des opérations dans cette partie du monde.
Nous arrivons aux 10 ans du déclenchement de l'opération Serval au Mali. Selon vous, même si vous ne critiquez pas la décision en elle-même, elle repose au départ sur un mensonge…
Rémi CARAYOL.- Disons plutôt qu'elle repose sur un arrangement avec la vérité. La grande justification, à l'époque, est de dire que les djihadistes descendent vers Bamako où nous avons 6000 ressortissants français. Et qu'il faut aussi venir en aide à l'État malien qui nous l'a demandé. Sur ce point, il n'y a rien à dire. À l’époque le président par intérim a effectivement demandé l'aide de la France. Par contre, il n'est absolument pas démontré que les djihadistes projetaient de prendre Bamako. Il a même eu plusieurs témoignages…