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Affaire URD: Gouagnon Coulibaly dézingué
Publié le samedi 14 janvier 2023  |  Le Soft
10ème
© aBamako.com par AS
10ème Conférence statutaire Nationale l`URD: le héritiers de feu Soumaila CISSÉ accompagneront la transition
La 10ème Conférence statutaire Nationale de l`Union pour la République et la Démocratie, s`est ouverte le samedi 22 octobre 2021 au palais de la culture de Bamako
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Pour le premier vice-président de l’URD, Pr Salikou Sanogo, le président nouvellement « installé de force par la force publique » à la tête du parti Union pour la République et la Démocratie (URD) et son clan sont des « indésirables ». Non seulement ils n’incarnent les valeurs du parti, ils sont comme une « paria » car étant de véritables opposants au processus de refondation.


Par ces temps-ci, l’URD traverse la crise la plus grave depuis sa création, crise marquée par des questions de leadership qui opposent le camp du vice-président Pr Salikou Sanogo au camp des nouveaux adhérents conduits par le 14ème Vice-Président, Gouagnon Coulibaly. Malgré toutes les démarches tendant à la contenir via les « principes et valeurs, Pr Salikou Sanogo n’a pas pu sauver la situation « très peu reluisante » pour le parti.

L’heure est propice pour briser le silence. Devant un parterre d’hommes de média, le samedi 7 janvier dernier au Mémorial Modibo Kéita, le vice-Président du parti, Pr Salikou Sanogo, a apporté sa part de vérité sur ce qu’il convient d’appeler désormais « L’Affaire URD ». C’était en présence d’éminentes personnalités du parti, notamment le Président d’honneur du parti, Bandiougou Bidia Doucouré, la Présidente d’honneur Mme Coulibaly Salimata Cissé, l’épouse de Feu Soumaïla Cissé, de la classe politique ou de la société civile.

En effet, l’URD dirigée au niveau national par un Bureau Exécutif National (BEN) élu par le Congrès pour un mandat de cinq (5) ans s’est dotée, à l’issue du 4ème congrès ordinaire les 21 et 22 décembre 2019 à Bamako, d’un nouveau président réélu, l’honorable Soumaïla Cissé, avec comme premier Vice-Président Pr. Salikou SANOGO pour un mandat de cinq ans.

Mais, le décès de l’honorable Soumaïla Cissé le 25 décembre 2020 va chambouler l’agenda du parti. Alors que le pays était déjà engagé dans le processus de transition en cours et l’élection présidentielle annoncée pour février-mars 2022, le parti a enregistré les adhésions de Boubou Cissé et de Mamadou Igor Diarra. Très rapidement, les ambitions présidentialistes de ces deux hommes allaient faire surface et introduire dans le fonctionnement du parti des pratiques aussi violentes que malsaines et contraires à tous les principes et à toutes les valeurs autour desquelles Soumaila Cissé et ses camarades ont fondé l’URD.

Genèse de la crise

A l’appel à candidature pour la désignation du futur candidat du parti à l’élection présidentielle, ils ont tous les deux fait acte de candidature mais se sont inscrits immédiatement dans une machination tendant à la modification des règles du jeu en la matière au sein du parti, règles du jeu qui ne prennent en compte à leurs yeux que le seul critère sur lequel ils pensaient pouvoir en imposer à tous : l’argent.

Contrairement aux dispositions en vigueur qui veulent que le candidat du parti à l’élection présidentielle soit choisi par le BEN, ils exigent que cela soit fait par les sections qu’ils ont pris soin préalablement de tenter d’instrumentaliser dans ce sens.

Pour atteindre leur but, le plan de ces camarades contestataires a consisté tout d’abord à tenter de provoquer un blocage au niveau des instances dirigeantes du parti afin de pousser à un changement de directoire en favorisant l’arrivée à la tête du parti de leurs hommes. Ainsi, les camarades du BEN engagés dans ce projet ont transformé les réunions du Secrétariat Exécutif et du BEN en séances d’invectives, de grossièretés et de contestations.



Les avis des Présidents d’honneur Younoussi Touré et Bandiougou Bidia Doucouré, sollicités à la demande même de certains de ces camarades contestataires ont été tout simplement rejetés par ceux-ci, de même que la décision de la Commission Nationale d’Arbitrage et de Conciliation.

Or, dans les deux cas, l’avis émis était de surseoir à l’organisation de tout congrès extraordinaire et de tout changement au sein de la direction du parti jusqu’au prochain congrès ordinaire du Parti prévu en 2024.

L’utilisation de la violence par ces camarades a atteint son paroxysme lors de la conférence nationale au cours de laquelle certains se sont livrés à la surprise générale des participants, à des actes des plus répréhensibles. N’ayant pu obtenir gain de cause lors de la conférence nationale, ils entreprennent d’initier une pétition pour l’organisation d’un Congrès extraordinaire.

Le Congrès Extraordinaire est bel et bien prévu par les textes de l’URD mais à certaines conditions dont une est la demande par les 2/3 des membres du BEN. La pétition initiée avait pour but de réunir les signatures de ces 2/3, sauf que ceci n’a jamais pu être atteint ; mais pour arriver à leurs fins, les initiateurs de cette pétition ont fait signer des personnes non-membres du BEN, au moins un membre du BEN décédé et ont utilisé la signature de plusieurs autres membres du BEN à leur insu.

Ces faux ayant été constatés lors de l’analyse du dossier de convocation de leur Congrès extraordinaire, explique Pr Salikou Sanogo, « nous avons tout simplement notifié aux demandeurs un défaut de quorum qui ne nous permet pas de convoquer la tenue dudit Congrès ». Ils sont passés outre et ont organisé le 16 janvier 2022 un Congrès au cours duquel le 14ème Vice-Président, Gouagnon Coulibaly a été choisi comme Président du parti tout en gardant sans changement le reste du bureau exécutif national.

A en croire le Vice-Président de l’URD, ni la charte des partis, ni les textes de l’URD ne prévoient une pétition pour convoquer les instances. C’est dire que le processus de convocation et d’organisation dudit Congrès Extraordinaire a violé toutes les dispositions statutaires et règlementaires du parti.

Scénario judiciaire



« La seule fois que nous avons eu recours à la justice dans le cadre de ce dossier, c’était pour demander de ne pas permettre l’organisation d’un Congrès Extraordinaire qui n’a pas été régulièrement convoqué. Pour les autres fois, ce sont nos protagonistes dans ce conflit qui nous ont trainé devant les tribunaux, contrairement à ce qu’ils tentent de faire croire », a tenu à préciser Pr Salikou.

L’enquête à la suite de laquelle le juge d’instruction du 9ème cabinet du Pôle Économique et Financier a inculpé et non détenus les nommés Gouagnon Coulibaly, Mme Coulibaly Kadidiatou Samaké, Kalilou Samaké, Mohamed Nouhoum Maiga et Ali Bazzi pour faux et complicité a été engagée à la suite d’une plainte pour faux et usage de faux contre X. Cette plainte a été introduite par trois membres du BEN dont les signatures ont été utilisées sans leur consentement et à leur insu dans le cadre de la pétition pour la convocation de leur congrès extraordinaire. Pour les besoins de la cause, ils sont allés jusqu’à fabriquer et à utiliser de faux cachets du Parti.

De tout ce qui précède, la Direction du parti a procédé à l’exclusion de 11 responsables y compris Gouagnon Coulibaly et à la suspension pour 6 mois de 18 responsables pour ces fautes graves commises.

Parallèlement, le sieur Gouagnon Coulibaly a saisi le tribunal de grande instance de la commune 5 aux fins de confirmation de son élection en qualité de Président du parti. Contre toute attente à la date du 04 avril 2022 ladite juridiction a fait droit à sa demande, en annulant également les sanctions prises contre eux et en enjoignant à Salikou Sanogo de procéder à la passation de service à Gouagnon Coulibaly au bout de 72 heures à compter de la signification de la décision sous astreinte de 500.000 Fcfa par jour de retard.

Et le vice-Président de rappeler que l’URD n’est pas un service, mais un parti politique géré par des textes qui émanent de la loi portant charte des partis politiques. Ni les textes de l’URD ni la charte des partis n’ont prévu « de passation de service ».

Cette décision controversée de confirmation de ce jugement est intervenue à la cour d’appel de Bamako contre laquelle un pourvoi en cassation a été formé. « Nous sommes dans l’attente d’une décision de la cour suprême du Mali », a informé le Vice-président de l’URD, qui a, de passage, salué « l’esprit de loyauté et de refus de succomber à la tentation de l’argent, de nombreux militants au niveau des sections, à l’intérieur comme à l’étranger ». C’est le souci de nombreux militants de préserver les valeurs du parti, en plus de leurs convictions personnelles, qui conforte dans cette lutte.

Loin de s’interférer dans le cours de l’action judiciaire, Pr Salikou Sanogo et ses soutiens ne sont pas prêts à courber l’échine face à ces pratiques au sein de la formation politique. « Aucun leadership imposé ou fortement contesté, dépourvu de toute vertu, en déphasage avec nos principes et nos valeurs ne saurait asseoir une gouvernance vertueuse à la tête de notre parti », a averti le vice-président de l’URD déterminé dans le bras de fer judiciaire qui l’oppose au camp de Gouagnon Coulibaly.

Clan Gouagnon, une paria ?

L’attitude de Gouagnon Coulibaly, « installé par la force publique » à la tête de l’URD, et qui a consisté à briser les serrures des portes du siège du parti, est non seulement « inconcevable », selon son adversaire Sanogo, elle a aussi « jeté le discrédit » sur le Parti. D’où la détermination du vice-président Salikou Sanogo à faire perpétuer les valeurs de paix, de justice, des principes, insufflées au parti par le défunt pour un avenir meilleur. « Le chemin peut être long et difficile, mais la vérité triomphera toujours », a-t-il rappelé.

Selon Pr Salikou Sanogo, aucune manœuvre ne va détourner l’URD du processus de la refondation dans lequel l’URD s’est s’engagée en tant que membres du FSD et du M5 RFP. « L’inévitable refondation en cours doit déboucher sur un État fort, un État qui saura unir et protéger la Nation, un État qui crée l’espoir, un État dans lequel la justice est sainement distribuée », a insisté le vice-président de l’URD.

Et Pr Sanogo d’asséner : « Ceux qui ont adhéré à l’URD dans l’espoir de nous dévier de ce chemin que nous avons pris sous le leadership de feus Soumaila Cissé et Younoussi Touré doivent se résoudre à accepter qu’ils soient indésirables chez nous. Nous ne pouvons pas être avec eux et en même temps être soutiens de la transition. Fort heureusement nous n’avons d’ailleurs aucun contact ni une quelconque relation avec eux. »

D.C.A

Le SOFT

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