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Processus référendaire en ligne de mire : Le gouvernement pourra-t-il convaincre du bien-fondé de la démarche ?
Publié le lundi 16 janvier 2023  |  Mali Tribune
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Comment le pouvoir du Colonel Assimi Goïta réussira-t-il à rassembler les Maliens et les amener à adopter bientôt une nouvelle Constitution ? La question pourra provoquer des insomnies.



C’est une sorte de question de défiance, la problématique du référendum constitutionnel de mars ou avril prochain, pour le président de la transition malienne. S’il est rejeté, le col Assimi Goïta en tirera un désaveu, aux antipodes de la popularité dont se prévalent ses partisans.

C’est pourquoi, au fur et à mesure que les jours de ce début de l’année 2023 s’égrènent, le pouvoir de Transition a la hantise de la tenue du référendum constitutionnel, prévu pour mars prochain. Et c’est dans ce sens que le ministre d’Etat chargé de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Col Abdoulaye Maïga, a réuni la semaine dernière la classe politique, pour discuter de ce processus. L’objectif recherché était de parvenir à faire converger les esprits vers la tenue de ce scrutin visant à adopter une nouvelle Loi fondamentale par le peuple malien.

Or, du point de vue de la forme que du fond, des récriminations apparaissent contre l’initiative. Car, de nombreux observateurs soutiennent que le col Goïta n’a ni la légitimité, ni la légalité pour initier le processus d’adoption d’une Constitution devant remplacer le pacte constitutionnel ayant sanctionné la révolution populaire de mars 1991. Sans compter que des partis politiques et diverses entités associatives, religieuses et communautaires trouvent que le texte proposé est truffé d’insuffisances et de points de désaccord.

En effet, le chef de la Transition n’est qu’un chef de l’Etat, et non un « président de la République », pour n’avoir pas été élu, mais simplement chef d’un groupe de militaires ayant renversé un président démocratiquement élu, feu IBK en août 2020. Ce qui lui assure une image de chef putschiste, qui n’est pas le bien vu comme porteur d’une refonte constitutionnelle. Car, le putsch est en lui-même un coup de canif (épée) dans l’application normale des règles constitutionnelles. S’y ajoute que la Loi fondamentale actuelle interdit une simple révision constitutionnelle (par référendum) lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire national. Ce qui est le cas depuis plusieurs années, avec l’absence de l’Etat dans de vastes zones du territoire, pour présence de groupes armés terroristes.

En plus, des partis politiques comme le PARENA de Tiébilé Dramé, l’ADEMA-PASJ du Pr Marimanthia Diarra (un membre du CNT, parlement provisoire de la transition), la CODEM d’Housseini Amion Guindo, la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko, l’ARP de Tiéman Hubert Coulibaly, etc dénoncent le manque de consensus dans la prise de l’initiative et soulèvent des tares dans le texte. Ce que ne manquent pas d’indexer même certains alliés du pouvoir du Col Goïta, dont la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Ces organisations appellent simplement à abandonner le projet référendaire. Appel que ne semble pas entendre le pouvoir, qui assure qu’il faut « permettre aux Maliens de se prononcer ». Ce qui risque de conduire vers un bras de fer entre le gouvernement et au moins une partie de la classe politique, au moment où le chef de l’Etat appelle de plus en plus à l’union sacrée au chevet du pays, pour relever les défis du moment et surtout de l’adversité. Ce qui met les uns et les autres dans une position délicate, tant d’autres acteurs estiment que l’agenda électoral est trop engorgé et que la transition doit aller à l’essentiel pour le retour à l’ordre constitutionnel normal.

Alors, l’on se demande si le Col Assimi Goïta et son pouvoir sont dos au mur ou au ça passe ou ça casse. Il n’est pas évident que les tenants du pouvoir parviennent, en si peu de temps, à convaincre les forces vives de la Nation à aller vers l’adoption de cette nouvelle Constitution. A moins d’un passage en force susceptible de… grabuges, surtout que le chef de l’Etat ne veut plus entendre parler de manifestations de rue ou même de grèves ! La sagesse devra prévaloir.

Boubou SIDIBE

Source : Mali Tribune
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