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Dr Modibo Soumaré : «Je m’étonne que ce moment soit choisi Pour fêter une souveraineté retrouvée»


Publié le mardi 17 janvier 2023  |  L’Essor
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D’abord, je m’étonne que ce moment soit choisi pour, soi-disant, fêter une hypothétique souveraineté retrouvée. à regarder de près la situation de notre pays, nous sommes dans une très grosse confusion quant à l’indépendance, quant à la souveraineté.

Il faut reconnaître, de façon très claire, que dans notre Loi fondamentale le Mali est l’un des rares pays à avoir dit qu’il est prêt à céder une partie de sa souveraineté pour l’unité africaine. Et cela nous amène à dire que les accords que nous avons signés, que ce soit avec l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union africaine, les Nations unies ou autres, surpassent notre Loi fondamentale. Donc, nous cédons une partie de notre souveraineté en signant ces accords. 


Il faut qu’on arrête de jouer avec les mots. Aujourd’hui, parler de souveraineté, au moment où on a 1.800 écoles fermées, au moment où on ne peut se déplacer librement de Bamako à Djenné, au moment où on ne peut même pas aller de façon sûre d’un point A (Bamako) à un point B (Koulikoro) dire qu’on veut fêter notre souveraineté relève franchement de la blague. Et j’ai entendu une des autorités dire que « le Mali a recouvré l’entièreté de son territoire ». 

Je crois, quand même, peut-être, qu’elle a besoin de faire un petit voyage à l’intérieur du pays. Si c’était le cas, aujourd’hui, il serait plus crédible d’aller fêter cela à Gao ou à Kidal ou à Tombouctou pour voir réellement ce qui se passe. Aujourd’hui, il y a des millions de Maliens déplacés internes dans notre pays. Parler de souveraineté, vouloir fêter une souveraineté, ensuite nous dire qu’on ne peut même pas faire des rassemblements à cause de l’insécurité, on se joue de qui ? 


Il faut arrêter tout ça et dire la vérité aux Maliens. La situation est difficile, personne ne dit que c’est la faute aux autorités actuelles, mais qu’ensemble, on puisse trouver des voies et moyens pour résoudre ces problèmes. Mais aujourd’hui, vouloir jouer avec les mots « souveraineté retrouvée » et tout cela relèvent franchement de la blague, en mon sens.  


Propos recueillis par
Massa SIDIBÉ
Bembablin DOUMBIA

Rédaction Lessor
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