Dans le cadre de la célébration de l’an un de la souveraineté retrouvée du Mali, l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB) a co-organisé avec la communauté universitaire du Mali, un symposium sur le thème : «Souveraineté retrouvée pour la refondation du Mali ». C’était le vendredi 13 janvier 2023 dans l’Amphi 500 de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG), sur la Colline de Badalabougou. Ledit symposium a été coprésidé par les ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr. Amadou Kéita, et de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga. « Cette conférence est une contribution des universitaires à la célébration de la Journée nationale de la Souveraineté retrouvée », selon le Pr. Bouréma Kansaye, Recteur de l’USJPB, non moins porte-parole de la communauté universitaire.
Le ministre Amadou Kéita a salué l’implication des universitaires dans les questions qui intéressent la vie de la nation malienne. Cette conférence sur la souveraineté retrouvée, dit-il, entre dans ce sens. Elle précède le colloque de la contribution de la communauté scientifique du Mali sur le thème : «Le Mali à l’épreuve des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA : contribution des universités pour les pistes de résilience.» Ce colloque a été sanctionné par la remise d’un mémorandum aux autorités du pays. «Cet épisode, bien que derrière nous, a été le levain pour une course déterminée à une souveraineté assumée pour le respect de nos choix stratégiques, une souveraineté engagée pour la défense des intérêts vitaux des populations maliennes et une souveraineté inébranlable qui imposera le respect au monde entier. Le 14 janvier 2022, le peuple a tracé la ligne à suivre. Et, cette ligne nous engage tous. C’est pourquoi, je suis heureux de constater que les universitaires du Mali se saisissent de cet instant d’affirmation de notre souveraineté pour s’interroger sur ses contours de l’instant et se projeter sur ses formes idéales pour notre avenir commun», a déclaré le ministre Amadou Kéita.
Ibrahim Ikassa Maïga, ministre de la refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, s’est également réjoui du fait que le monde universitaire ait consacré cette journée pour disséquer la notion de souveraineté retrouvée. «En tant que ministre de la refondation de l’État, je ne peux que me réjouir. Car il y a une année, nous vivions d’incertitudes. Parce que nous étions sûrs de notre élément. Au sortir des ANR, le peuple malien, dans l’union sacrée, a pris une option. C’est de décider de prendre son sort en main. Pour avoir décidé de se donner le temps nécessaire de donner corps aux attentes du peuple, la CEDEAO et l’UEMOA ont infligé des sanctions illégales, inhumaines, injustifiées à l’endroit de notre pays. Je suis donc ému que la souveraineté retrouvée va être décidée de façon civique qu’on sache chaque fois d’où nous venons, où nous sommes et où nous allons», a ajouté le ministre Ikassa Maïga.
A leur suite, le Pr. Abdoul Sogodogo a fait une communication sur le thème : «Restauration de la souveraineté nationale et refondation de l’Etat : une exigence historique, un défi générationnel». « Ce pragmatisme peut-il peser davantage que la quête de la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali ? Quel sens peut-on donner à la restauration de la souveraineté nationale dans un contexte de refondation de l’Etat du Mali ? La crise multidimensionnelle n’est-elle pas le terreau ou le fondement de cette volonté commune ? L’adhésion collective et inconditionnelle du peuple malien ne constitue-t-elle pas le catalyseur le plus puisant de cette œuvre de restauration de la souveraineté ? Quels sont les outils politiques, institutionnels, stratégiques et économiques pouvant être mobilisés pour allier cette quête de souveraineté et la refondation étatique ? Quels sont les obstacles et les opportunités qui apparaissent dans sa mise en œuvre ? », s’est posé comme questions, Pr. Sogodogo. Par ailleurs, le Pr. Abdoul Sogodogo a indiqué qu’on peut espérer que cette transition soit la toute dernière. «Ce vœu pourrait être exaucé, à notre sens, si les réformes politiques et institutionnelles nécessaires sont engagées pendant cette période, de façon inclusive et responsable. Cela commande de repenser la démocratie», a conseillé le Pr. Sogodogo.