Tant vaut l’école, tant vaut la nation. N’est-ce pas ce qu’on dit souvent ? Et on dit vrai ! Cet adage bien connu, reflète l’extraordinaire pouvoir de l’école à façonner l’avenir de la société. Mais, dans le cas de notre pays, on peut aussi affirmer, sans risque de se tromper, tant vaut la nation, tant vaut l’école. C’est cette mauvaise dialectique qui empêche certains étudiants de l’institut de formation en science de la santé de dormir. Notre pays est à l’image de son système éducatif. A tous les niveaux, le système est malade.
Les missions confiées à l’école malienne de former les hommes et les femmes dont nous rêvons pour ce pays ne sauront se concrétiser si nous ne nous donnons pas les moyens de surmonter les énormes défis auxquels fait face le système actuel. Si d’importants progrès ont été réalisés , il reste cependant, beaucoup à faire pour mettre le système aux normes, offrir des opportunités et donner des chances égales de réussite à chaque élève dont nous avons la charge.
C’est à l’école que l’élève doit développer les habiletés affectives et sociales indispensables à la vie en collectivité.
La fraude et l’achat de sujet aux examens est une préoccupation ancienne à laquelle des évolutions contemporaines, notamment les développements du numérique, donnent une acuité nouvelle. Une partie significative de la fraude a longtemps porté sur l’usurpation d’identité. Jadis, les moyens de vérifier les identités n’existaient guère ; aussi n’était-il pas rare qu’un individu vienne composer pour le compte d’un autre. Par ailleurs, certains professeurs corrompus vendaient les sujets aux écoliers les plus fortunés. C’est le cas dont nous abordions aujourd’hui dans nos colonnes.
L’apparition des téléphones portables de la catégorie des « smartphones » a incontestablement changé la donne. Ces appareils sont multifonctionnels et permettent de crée des groupe watshapp
Dans l’enseignement supérieur, la fraude est très répandue Mali, à défaut d’examens nationaux, chaque université ou faculté s’organise comme elle l’entend, sans oublier les écoles privées qui, comme partout ailleurs, relèvent du business autant que de la pédagogie. Les ruses des enseignants sont innombrables. Tel est le cas de ce professeur indélicat chargé de cours de cytologie génétique qui est allé jusqu’à crée un groupe watshapp payant où, comme par hasard, on étudie le sujet qui tombera à l’examen. Cette année, le « pétrole » a coulé à l’ INFSS, c’est-à-dire, pour ceux qui ne sont pas familiers de cette expression, que les sujets ont été étudiés de fond en comble, lus, relus, bref divulgués avant l’examen. N’eût- été le temoignage de certains étudiants , cette fraude serait passée inaperçue et rangée dans les tiroirs des rumeurs, qui sont monnaie courante au Mali. Si on continue dans la fraude, inutile de dire que les parchemins de notre pays, qui passent pour être une référence dans la sous-région, seront moins chers que la peau d’un bouc.
Le temps presse, et il faut quelque chose pour inverser cette tendance. Et c’est le moment idoine pour les autorités de la transition, d’entrer dans la danse pour atténuer pour longtemps, à défaut d’arrêter, cette terrible spirale de la fraude à l’INFSS qui forme mieux que l’enseignement supérieur.