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Lutte contre la corruption : 2023, l’année de la grande traque !
Publié le lundi 30 janvier 2023  |  L’aube
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© Autre presse par DR
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La corruption des élites africaines
L’année 2023 sera-t-elle celle de la grande traque contre la corruption et la délinquance financières ? Selon certaines indiscrétions, des poursuites seront bientôt lancées pour ouvrir plusieurs dossiers de détournement et traquer toutes les personnes impliquées dans ces dossiers. Le Président de la Transition serait décidé à faire le ménage!
En effet, la lutte contre la corruption est une exigence majeure des populations et les Autorités de la transition sont fortement attendues sur ce terrain. Conscient de ce fait , le Chef de l’Etat, a l’occasion de la présentation de vœux des familles fondatrices de Bamako, des autorités religieuses et des forces vives de la nation, a dénoncé la corruption qui gangrène notre pays et annoncé la poursuite de la lutte implacable contre la délinquance financière

.Il a également interpellé chacun dans sa responsabilité dans « la déliquescence et la persistance » de la situation de corruption avec souvent des exemples pédagogiques à l’appui. « Un commerçant importateur bénéficiant de la subvention de l’Etat qui au lieu de payer les taxes préfèrent payer des passe- droits à un fonctionnaire et va stocker cette marchandise dans un magasin gardé ».

Auparavant lors de la remise du rapport du vérificateur général, le Chef de l’Etat a indiqué que « la lutte contre la corruption trouve sa signification dans les aspirations profondes du peuple malien dont le désir d’équité et la soif de justice augmentent de jour en jour. Cela nous interpelle donc tous, et à juste titre, a reconnu le Chef de l’Etat. Pour lequel ce rapport contribuera sans nul doute à instaurer une gouvernance vertueuse, axée sur le respect de « la Chose publique ».

Les poursuites dans le cadre de la lutte contre la corruption ont certes connu une évolution certaine. Cependant, les gros scandales de corruption ne font l’objet pour le moment d’aucune action notable pour les citoyens qui espéraient des actes forts dans le traitement de certains dossiers sulfureux qui ont défrayés la chronique sous le régime de IBK : loi de programmation militaire, achats de l’avion présidentiels et d’équipements militaires, réfection du palais de Koulouba, dossiers de l’engrais frelaté…

Des dossiers qui avancent

Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamadou Kassogué, lors de l’émission « Mali Kura Taasira » de l’Ortm, en juin 2022, affirmait que des actions concrètes ont été menés sur différents dossiers, entre autres, les dossiers de l’avion présidentiel, des équipements militaires, l’affaire dite la ristourne des coton-cutteurs…
Selon Mamadou Kassogué, sur les dossiers de la Loi d’orientation et de programmation militaire et de la Loi de la programmation du secteur de la sécurité ou d’autres dossiers, les choses sont en train d’évoluer. Explication du ministre Kassogué : « Il y a plus de 1200 personnes qui ont été auditionnées par la Brigade et ces chiffres ont entre-temps augmenté. Il y a quatre (4) dossiers qui ont pu être traités et transmis aux juridictions et qui sont en cours de traitement dans le cadre de la Loi d’orientation et de programmation militaire. Il s’agit du dossier de l’avion présidentiel, le dossier des équipements militaires, le dossier Paramount (Ndlr : une société sud-africaine de vente d’armes) et du dossier des pick-up. En ce moment, il y a 18 personnes qui sont sous-mandat de dépôt, cinq (5) mandats d’arrêt ont été décernés contre des hauts gradés de l’armée, contre des opérateurs économiques, des hauts cadres de l’administration et d’autres actions vont suivre dans le cadre de ces dossiers ».

Aussi, selon le ministre de la justice ; sur la période de la Transition de juin 2021 à nos jours, il a été organisé une session spéciale de la Cour d’assises au cours de laquelle 47 personnes ont été jugées dans le cadre de 18 dossiers. D’autres dossiers ont été jugés pendant la même période.
Les remboursements, rien que pour cette période n’est de l’ordre de 1 milliard 500 millions de Fcfa. Les amendes prononcées sont au-delà de 630 millions de Fcfa et les dommages et intérêts sont à plus de 230 millions de Fcfa. Les cautions qui ont été versées dans le cadre de ces procédures, durant la période de la transition, c’est au-delà de 8 milliards de Fcfa sur les 15 milliards Fcfa qui ont été déclarés avant.

Plusieurs audits ont été réalisés et leurs résultats ont été transmis à la justice. Il s’agit, entre autres, de l’audit des dépenses liées à la LPSI (Loi de programmation de la sécurité intérieure) et au Fonds Covid, l’audit de la cession des bâtiments publics à Bamako, l’audit de certaines institutions de la République (Assemblée Nationale, Haut Conseil des Collectivités, Haute Cour de Justice), l’audit de certains organismes personnalisés et autorités administratives indépendantes (AGEFAU, AMRTP, ANGESEM (Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali). Quant aux audits du cadastre minier, de certains grands programmes/projets nationaux, et l’évaluation de la LOPM, les audits sont en cours.

En outre, on a assisté à des poursuites dans le cadre de certains dossiers, objets des rapports de contrôle du Bureau du Vérificateur Général et des autres organismes de contrôle de l’État.

Le ministre avait promis que bientôt les dossiers liés à la lutte corruption connaitrons une célérité car il envisage des reformes dont certaines sont déjà en cours dont entre autres la relecture du code pénal, le Code de procédure pénal et la mise en place d’un pôle national économique et financier pour prendre à bras le corps la question de la corruption. Il s’agira, à travers ces mesures, de faire en sorte que ceux qui sont chargés de lutter contre la corruption ne s’occupent que de cela.

Mémé
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