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Macky Sall sur le retrait des troupes françaises au Burkina : « Quand on parle de la France on est ou bien pro-français ou anti-français »
Publié le vendredi 3 fevrier 2023  |  Le Pays
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Le Burkina Faso avait donné un ultimatum d’un délai d’un mois qui a pris fin le dimanche 22 janvier dernier, aux troupes françaises pour quitter sin territoire. Sur la question, le président sénégalais et celui en exercice de l’Union africaine ont donné leur point de vue. En raison de sa sensibilité, selon nos confrères de Dakaractu, Macky Sall est très réservé sur la question.

Le président en exercice de l’Union africaine affirme que les tensions qui opposent le Burkina Faso à la France doivent être gérées par les autorités des deux pays. Selon le président sénégalais, « c’est un sujet difficile, une question complexe. Quand on parle de la France on est ou bien pro-français ou anti-français. Je pense que les choses ne doivent pas être présentées de cette manière : ‘’c’est oui ou c’est non’’ », déclare Macky Sall.

Pour le président Sall, les gens doivent être capables d’évaluer les situations, des situations difficiles. « Moi, j’étais présent quand le Mali a appelé la France en 2013. Les Africains aussi ont répondu comme la France l’a fait à l’époque. Les situations évoluent et les crises changent. Le Mali a demandé à la France de quitter et aujourd’hui le Burkina le fait à son tour », souligne Macky Sall dans une information rapportée par Dakaractu. Il poursuit en indiquant, « nous devons observer pour comprendre et voir comment ces pays vont trouver des solutions à leurs problèmes essentiels qui concernent la lutte contre le terrorisme, que ce soit pour le Mali ou le Burkina Faso, ou tout autre pays de la région du Sahel. Mais je ne peux pas répondre à la place du Burkina Faso ».

Par ailleurs, le président sénégalais que cette décision est une question de concurrence et de lutte d’influence entre différentes forces. « C’est vrai que l’Afrique est un espace de concurrence. Il existe des zones d’influence au Mali. Les forces de Wagner étaient présentes sur place et en ce moment nous voyons le Burkina Faso dire qu’il n’a pas besoin des forces françaises ou n’en a plus besoin. Est-ce que cela fournit matière à discussion ou relève d’une décision souveraine des autorités militaires du Burkina ? La situation n’est pas claire. Il s’agit d’une question de concurrence et de lutte d’influence entre différentes forces et ce n’est une surprise pour personne », martèle Macky Sall.

Mais le président en exercice de l’Union africaine estime que ce dont l’Afrique a besoin en ce moment, c’est une indépendance absolue. Pour les acteurs concernés doivent travailler davantage sur des modèles qui permettent de vaincre le terrorisme et d’assurer une indépendance par rapport à toutes les forces étrangères, quelles qu’elles soient. « Que les Français parlent des Russes ou d’autre chose, c’est un dialogue sans importance. À mon avis, ce dont l’Afrique a besoin, c’est d’avoir son indépendance et d’avoir des partenariats, car aucun pays ne peut se passer des autres », a-t-il laissé entendre.

Ibrahim Djitteye

Source : LE PAYS
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