Du régime du président Alpha Konaré à cette transition de rectification, en passant par les régimes d'Amadou Toumani touré (ATT) et d'Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), ils ont tous laissé de côté ou ignoré leurs fidèles défenseurs et leurs compagnons de lutte au profit de leurs opposants farouches. La principale caractéristique de tous ces régimes fut la trahison de leurs fidèles défenseurs et leurs compagnons de lutte. Et cette transition, aujourd’hui, ne fait pas, hélas, exception, à la règle. Sinon, elle est le numéro Un en la matière.Comment expliquer que ceux qui ont aidé la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à imposer des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines au Mali et qui se sont opposés farouchement à toutes réformes, principalement, la rédaction d'une nouvelle Constitution soient aujourd’hui nommés au sein de l’appareil de l’État au nom d’un soi-disant: Inclusivité?Comment comprendre qu’aujourd’hui l’administration publique soit occupée à 90% par les dignitaires des anciens régimes. Est- ce à dire que ces barons sont plus Maliens que les autres ou tout au moins, plus compétents que les acteurs des forces du changement ? Est- il possible de construire du nouveau avec l'ancien ?Il est évident que cette posture des colonels est un manque de considération aux cadres et responsables du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), branche politique du gouvernement. Et, nous osons penser sans faire l'oiseau de mauvais augure qu'en empruntant cette voie, cette transition risquerait de se compromettre très dangereusement.Nous nous permettons de penser que le “Malikura’’ que nous réclamons deviendrait un concept creux, vague et illusoire tant que ceux qui sont chargés de l’incarner seraient les mêmes acteurs qui ont conduit le pays dans cette situation de faillite pendant ces trente dernières années.Il est donc capital pour les autorités de changer de posture et de stratégies en accordant beaucoup plus d’attention aux forces du changement. L'avènement du “Malikura’’, stricto sensu, exige nécessairement l’implication de ces forces du changement qui l'incarnent. Car, comme le dit un adage "On ne saurait raser la tête d'un absent".Que Dieu bénisse le Mali !Pr Bakary COULIBALYVice-président Élan Patriotique (FSD, M5-RFP)