En maître du jeu politique, le chef du GSIM lié à Al Qaeda étend son emprise sur le Mali pour négocier demain en position de force face aux colonels au pouvoir à Bamako
Les faits - Alors qu’il n’était plus apparu depuis deux ans, le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, lié à Al Qaeda), Iyad Ag Ghali s’affiche publiquement, désormais avec les notables du nord Mali et rencontre les leaders de certains groupes armés. Le départ de l’armée française, depuis août 2022, lui a permis de renforcer son emprise sur le pays face à un pouvoir qui ne cesse de perdre du terrain.
La lutte antiterroriste dans la bande sahelo-saharienne connaît actuellement un renversement de l’histoire que peu d’analystes auraient soupçonné au début de l’intervention française au Sahel en 2013. Naguère qualifié de High Value Target (HVT, cible djihadiste prioritaire à abattre selon l’état-major), le touareg Iyad Ag Ghali est devenu un allié par défaut de l’armée tricolore, les deux combattant le même ennemi, l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS). Une situation que cet ancien rebelle touareg a réussi à façonner au fil des évènements, faisant preuve d’une stratégie militaire et politique des plus efficaces dans la durée.