Les multiples assassinats de personnalités dans la ville de Gao ne cessent d’inquiéter la population qui en a marre de la présence de ces bandits. A plusieurs reprises, les populations ont évoqué leur colère face à des cas d’assassinats ciblant des opérateurs économiques de la cité des Askia depuis quelques années. Mais de simples citoyens ont aussi fait l’objet d’attaques violentes aboutissant à des pertes en vies humaines. Des organisations de la société civile en appellent aux autorités pour que les agissements de ces bandits armés cessent.
Selon des sources précises, l’insécurité de la ville est due à la présence des groupes armés cantonnés dans des camps. Certains de ces éléments échappent au contrôle des responsables qui n’arrivent pas à contribuer à la stabilité. C’est dans ce contexte que le commandant de la Zone de Défense N°1, le Colonel Issa Bagayoko, a procédé au lancement d’une patrouille mixte urbaine d’envergure dénommée Dougoubasigui. Cette patrouille sillonne la ville de Gao et ses alentours et regroupe des éléments de l’Armée de Terre, de l’Air, de la Garde nationale, de la Gendarmerie nationale, de la Police nationale et de la Protection civile.
Au départ, ils étaient 218 éléments des Forces de Défense et de Sécurité à participer à cette patrouille. Pour le succès de cette action salvatrice, le commandement militaire a déployé 20 véhicules et 10 motos dès le départ. L’objectif était de combattre l’insécurité dans la ville et ses environs avec des consignes fermes: la recherche des véhicules non immatriculés, les véhicules aux vitres teintées, les armes, les stupéfiants entre autres. Chaque véhicule doit avoir un document de propriété, un numéro d’immatriculation. Tous les véhicules rencontrés lors de la patrouille sont fouillés dans la courtoisie et dans le respect des droits de l’Homme.
En octobre dernier, le Colonel Issa Bagayoko a exhorté les différents chefs de troupes au respect strict des consignes données. Selon lui, si les forces de sécurité ne réagissent pas, c’est l’insécurité qui viendra les rencontrer. Selon des observations du commandement, toute la ville Gao est régulièrement quadrillée par la patrouille. Du centre-ville, en passant par le 4ème quartier, les secteurs 1 et 2, celui du Camp 2 jusqu’aux 7ème et 8ème quartiers, tous ces lieux sont explorés minutieusement par les forces de défense et de sécurité. Chaque secteur est attribué à une force spécifique.
On sait qu’à la fin de la première patrouille, plusieurs véhicules n’ayant pas de plaques d’immatriculation, ni de documents appropriés ou ayant des vitres teintées ont été conduits au camp 1 de Gao. Les occupants de certains véhicules en possession illégale d’armes de guerre ont été également interpellés. Le défi reste de taille, mais la population de Gao a salué cette initiative du commandement militaire qui va certainement réduire l’insécurité, car plusieurs armes qui étaient dans la nature ont été saisies. Beaucoup de personnes ont demandé aux FAMa de continuer ces actions, car la ville de Gao souffre de banditisme et de braquage.
Les gens appellent le commandement militaire à maintenir la pression sur les bandits à travers la multiplication des patrouilles aux alentours et à l’intérieur de la ville de Gao. Les bandits malgré la forte mobilisation des forces de sécurité empêchent l’épanouissement des activités commerciales dans la ville. Beaucoup de riches sont obligés de se cacher pour ne pas être victimes des attaques armées dans la nuit comme dans la journée. On a même vu les bandits attaquer une bijouterie en plein jour.