Dr Moussa Coulibaly, Chargé de cours de sociologie à la Faculté des Sciences Humaines et des Sciences de l’Education (FSHSE)
Selon le Dr. Moussa Coulibaly, sociologue, la visite du ministre des Affaires étrangères russe, Lavrov est le début d’une ère nouvelle et une preuve de souveraineté retrouvée. Il affirme que pour la première fois en plus de soixante ans d’existence, un ministre russe des Affaires étrangères se déplace à Bamako pour concrétiser ce qui n’était qu’un secret de polichinelle. Il reste convaincu que le partenariat gagnant-gagnant est l’option dont le Mali a besoin en ce moment.
Le sociologue Moussa Coulibaly, estime que cette visite se tient dans un contexte de sursaut national concrétisé par la symbolique du 14 janvier qui consacre l’affirmation claire par les autorités de la Transition de la volonté du peuple malien de diversifier sa coopération pour finalement opter pour toutes les stratégies permettant au pays de redémarrer et de récupérer tout son territoire.
Du côté de Moscou, il pense que le contexte de cette visite qui se caractérise par une tension internationale due à la guerre en Ukraine démontre largement l’intérêt croissant que la Russie manifeste à l’endroit de notre pays. Notre sociologue souligne par ailleurs, qu’avant les régimes précédents ont entretenu une coopération avec la Russie mais une coopération timide, orientée vers le secteur militaire.
“Mais l’option élargie d’une coopération dans tous les domaines, dans un élan de rupture avec la France est à l’actif de l’actuel régime”, précise-t-il. A l’entendre, avant, l’influence de la France telle une épée de Damoclès, a contraint les différents pouvoirs qui se sont succédé à rester disciplinés derrière les ordres de l’ancien maître dont le dessein n’a jamais été de faire une coopération sincère avec le Mali.
La preuve de cette absence de sincérité réside dans l’inefficacité du déploiement massif des soldats français et des bases de l’armée française dont la présence n’a jamais pu empêcher l’occupation de deux tiers du territoire malien par des forces obscurantistes.
Toutefois, le sociologue tient à faire l’économie des circonstances dans lesquelles l’intervention française sous le président Hollande s’est arrêtée aux portes de Kidal, un constat s’impose. Ce constat, dit-il, est bien le complot ourdi par la France et les multinationales opérant dans le secteur de l’énergie.
L’option était de faire des accords d’Alger la rampe de lancement d’initiatives malsaines destinées à déposséder le Mali de la zone appelée Azawad. Aujourd’hui, force est de constater que le peuple du Mali en communion avec son Armée est dans la bonne direction.
Pour Dr. Moussa Coulibaly, il reste maintenant à donner un contenu économique après l’intensification de la coopération militaire. Cependant, il opte pour la politique des grands travaux en mettant au travail l’Office du Niger et en réorganisant le secteur industriel autour de la transformation des produits agricoles.
A ses yeux, il est aussi une nécessité de revaloriser la formation des jeunes scolaires et universitaires en optant pour une politique de formation massive.