Cette visite est une opportunité pour notre Armée, parce que nous avons maintenant un point d’appui solide. Nous savons où aller pour chercher tel ou tel équipement. J’apprécie, à sa haute valeur, cette visite d’un ministre des Affaires étrangères de la Russie. Nous savons tous que les grandes personnalités des grands pays ne se déplacent pas comme ça, surtout pour arriver vers nos pays que je peux appeler les pays en développement.
C’est très rare, mais si Dieu a fait que le cœur de la Russie s’est incliné sur notre pays, nous ne pouvons que saisir cette occasion avec nos deux mains. Parce que sans partenaire stratégique, fiable, on ne peut avoir une Armée professionnelle et efficace. Les temps anciens nous l’ont montré. Nous avons été impuissants de voir nos territoires occupés, nos populations décimées, les récoltes brûlées. Nous avons été témoins de tout cela. Qu’est-ce qu’on pouvait faire ? Parce que nous ne savions même pas où aller chercher les armes pour pouvoir donner la réplique.
Le partenariat avec la Russie a permis le développement de notre capacité de défense. On n’avait pas la variante aérienne. En 2012, on n’avait même pas l’aviation tout simplement parce qu’il n’y avait pas de pilotes pour les quelques avions qui restaient encore. Je parle des Mi-21. Mais, aujourd’hui, la donne a changé parce que nous avons eu ce contact avec la Russie. D’ailleurs, c’est le même contact que Modibo Keïta avait avec la Russie ainsi que le régime de Moussa Traoré. Mais comme par un désenchantement, à partir de 1991, ce contact a été rompu pour des causes diverses.
Si maintenant Dieu a permis que les autorités de la Transition rétablissent ce contact pour que nous puissions avoir une capacité opérationnelle qui nous permet de défendre notre sanctuaire, c’est-à-dire notre pays, le pays que Dieu nous a donné, le pays de 1.241.138 km2… C’est Dieu qui nous a donné ça, nous n’avons pas conquis et quelqu’un ne nous a pas donné cadeau. C’est Dieu qui a voulu que nous habitions cette partie du monde qu’on appelle, aujourd’hui, le Mali. Et ceux qui dirigent les États sont responsables à ce que cet aspect géographique soit défendu. Cet aspect est défendu principalement par une armée. Or, cette armée, il faut lui donner les moyens de le faire. C’est ce que les autorités de la Transition sont en train de faire, bien que certaines personnes ne comprennent pas cela.
Qu’on se dise la vérité, 2012-2022 étaient la période de ténèbres de notre Armée et par voie de conséquence du Mali. Le Mali ne pouvait rien, ce sont d’autres personnes qui venaient prétendre nous défendre alors qu’elles étaient venues avec leurs agendas. Si les autorités de la Transition ont permis à ce qu’on dise à ces prétendus défenseurs : «Bon, c’est compris, rentrez chez vous, vous êtes fatigués et nous reprenons le relais». Elles ont dit cela parce qu’elles avaient un partenaire stratégique, fiable et sincère, qui est la Russie.