Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Dr Aly Tounkara : «Cette visite est une sorte d’aubaine»
Publié le mardi 14 fevrier 2023  |  L’Essor
Visite
© aBamako.com par DR
Visite du ministre russe des affaires étrangères à Bamako
Bamako, le 7 février 2023. En visite d`amitié et de travail à Bamako, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov a été reçu par son homologue malien Abdoulaye DIOP
Comment



On pourrait situer cette visite du ministre russe des Affaires étrangères à partir de trois éléments majeurs. Le premier élément, n’oublions pas que c’est la France qui porte le «dossier Mali» au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment pour le maintien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Au regard de la brouille diplomatique entre Bamako et Paris, une telle offre pourrait ne pas être soutenue lors du sommet prévu en juin prochain aux Nations unies.

Lors de cette visite de Lavrov, il a été question de comment amener la Russie à être ce qu’on appelle «pen-holder». Comment la Russie pourrait porter ce dossier à la place de la France. Même si côté mobilisation des ressources financières et même humaines, la Russie, au regard de sa position géopolitique, pourrait être heurtée à un certain nombre de résistance. La Russie pourrait également être isolée notamment par les pays européens et même américains. C’est une question qui a été à la limite en partie posée même si les éléments de réponses restent jusqu’ici pas du tout partagés avec le public.

Le deuxième aspect qu’on peut également retenir de cette visite, c’est l’existant. On sait déjà que le Mali et la Russie entretiennent de bonnes relations en termes d’acquisitions d’armements et même de formation des hommes. Il s’agit de savoir comment pérenniser ces acquis et éventuellement demander à la Russie plus d’hommes, plus d’instructeurs et surtout plus d’acteurs sécuritaires.

Cela, en vue d’une couverture sécuritaire géographique beaucoup plus suffisante. Des largesses aussi pourraient être demandées à la Russie lors de l’acquisition d’un certain nombre d’équipements sophistiqués. Même si l’Armée malienne a aujourd’hui obtenu un nombre impressionnant d’équipements. Mais au regard de la complexité de la menace terroriste et de la manière dont cette menace se métastase, toutes ces raisons font que cette visite a été saisie par Bamako comme une sorte d’aubaine, d’élargir son partenariat sur le plan sécuritaire avec la Russie.

Le troisième élément qu’on peut retenir de cette visite, ce sont plutôt ces questions de positionnement des entreprises russes au Mali. Au-delà du soutien qu’accorde la Russie au Mali depuis les années 60, il serait quand même stupide de penser que tous ces efforts que fournit ce pays au Mali n’ont pas besoin d’être soutenus dans la durée. D’où l’importance également de voir comment faire interagir entreprises maliennes et entreprises russes en vue d’une possible collaboration. Il s’agit de solliciter la venue des entreprises russes pour le bénéfice des deux États. On est plus avec les acteurs privés qui sont les entrepreneurs en matière d’exploitation des ressources naturelles, des travaux publics, d’agronomie, d’agriculture. Ce sont, entre autres, des aspects qui ont été sérieusement abordés dans un esprit gagant-gagnant.
Commentaires