Les 20 et 21 décembre, les mouvements signataires se sont réunis dans le contexte du Cadre stratégique permanent. A cette occasion, ils ont de nouveau appelé à la tenue d’une réunion visant à discuter de la viabilité de l’Accord et ont annoncé la suspension de leur participation aux mécanismes de suivi du CSA et de la mise en œuvre de ce dernier. Et c’est dans cette logique que leur fusion a été annoncée le 8 février 2023.
« Si le gouvernement du Mali ne veut plus de l’Accord pour la paix et s’il pense qu’il y a mieux que cet accord, qu’il nous le dise très clairement. De notre côté, nous sommes prêts à s’adonner à l’exercice qu’il aurait choisi…», avait menacé Alghabass Ag Intalla en marge de la 6e session de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CSA) tenue à Bamako le 2 septembre 2022. Et tout ce qui se passe aujourd’hui est la suite logique de cette menace à peine voilée.
Personne n’est ainsi dupe. Cette fusion était attendue car c’est une étape d’un plan savamment élaboré par les rebelles-terroristes. Elle est souhaitée par le HCUA qui pèse sur toutes les décisions de la CMA. Ce n’est un secret pour personne que le MNLA est l’ombre de lui-même sur les plans politique et militaire depuis qu’il a courbé l’échine devant le MUJAO. Quant au MAA, il a été fragilisé par sa scission entre deux groupes entre la CMA et la Plateforme.
Et depuis qu’il a pris la présidence tournante de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) en juillet 2022, Alghabass Ag Intalla, n’a cessé de poser des actes allant dans le sens de la rupture avec la République. Dès sa prise de fonction, il a immédiatement rappelé sa volonté de voir fusionner les groupes qui composent la CMA afin d’avoir plus de poids et d’influence face au gouvernement.
C’est ainsi que, en dépit des efforts du gouvernement et les concessions faites lors de la réunion de niveau décisionnel tenue à Bamako du 1er au 5 août 2022 par ce dernier, Alghabass Ag Intalla et compagnie ont continué d’inventer des prétextes pour bouder l’APR. La CMA est donc appelée à disparaître dans les jours à venir au profit de cette nouvelle organisation. Selon une déclaration publiée par la Coordination, cette fusion a été motivée par la dégradation de la situation sécuritaire de l’Azawad ; les « attentes légitimes des peuples de vivre en paix chez elles…»