La diplomatie malienne a mené une offensive auprès des Etats africains pour sa réintégration au sein des organisations africaines, dont l’Union Africaine et la CEDEAO. C’était ce weekend dernier, dans la capitale Ethiopienne, au cours du sommet de l’Union Africaine.
Le Mali a désormais choisi de privilégier la voie de la diplomatie, après quelques années de bras de fer avec ces Organisations. Tout est parti du principe de la condamnation d’un coup d’Etat, à la faveur duquel la CEDEAO avait imposé des sanctions au Mali, exigeant les autorités de la Transition de définir un chronogramme précis pour le retour à l’ordre constitutionnel normal.
Sur ce point précis, les choses ont très mal tourné, quand, à Accra, au Ghana, le Mali a présenté un chronogramme d’une durée de 5 ans de transition. La CEDEAO, en réponse, imposa des sévères sanctions non seulement aux autorités, mais à la population, avec la fermeture des frontières et l’embargo. La suite est connue. Après plusieurs tractations, un chronogramme acceptable de 2 ans a été proposé. Et cela a eu l’avantage de la levée de l’embargo, six mois plus tard.
Mais les relations ne sont plus bonnes. Surtout que de part et d’autre, les discours n’ont plus le sens de la courtoisie ni de la diplomatie. Il y a eu de véritables escalades au niveau verbal. Ainsi, beaucoup d’hypothèses ont été évoquées dans l’opinion, dont le retrait du Mali de la CEDEAO, la création de la monnaie malienne et même la rupture totale avec les pays de membre de la CEDEAO.
Toutefois, les autorités ont activé plusieurs pistes de solutions, pour faire face à l’embargo. Elles ont essayé de dépoussiérer la voie de la Mauritanie pour l’usage du port. Cette piste n’a pas trop convaincu. Le regard a été jeté du côté de la Guinée voisine, pour le port de Conakry. La proximité, certes, mais la réalité est que la guinée n’a pas de route pouvant permettre aux gros camions et conteneurs d’alimenter le Mali. Le port sec y a été inauguré, mais c’est juste une question conjoncturelle.
Tout récemment, le triangle Burkina-Faso-Guinée-Mali est établi, pour parler le même langage face à la CEDEAO qui les a tous sanctionnés pour raison des Coup d’Etats. D’ailleurs, la nouvelle, non officielle, d’une fédération a animé les médias et réseaux sociaux. Et c’est à juste titre que les trois pays, par la voie de leurs ministres des Affaires étrangères, ont engagé des plaidoyers et lobbying, au sommet de l’Union Africaine.
Certes, l’Union Africaine et la CEDEAO n’ont pas encore donné suite favorable à ces démarches, mais l’initiative est bonne. Quoi qu’il en soit, il s’agit de la grande famille africaine. Le Mali qui vit une situation critique au niveau sécuritaire, a besoin d’être accompagné. L’insécurité est une réalité. D’ailleurs, le Premier ministre Choguel Maiga et sa délégation avaient écourté leur mission pour Ansongo et Bourem. La diplomatie est la meilleure voie pour ramener l’entente et l’harmonie entre le Mali est les pays membres de la CEDEAO et de l’UA.
Le Mali s’est bien engagé sur la voie du retour à l’ordre constitutionnel normal. Des efforts sont en train d’être faits dans ce sens. Il faut multiplier les plaidoyers et le lobbying pour que tous, mains dans la main, sauvent le Mali.