Et si le but n’est autre que d’obtenir coûte que coûte une prétendue indépendance de l’Azawad ? Et si cette position belligérante des mouvements signataires de l’Accord pour la paix, issu du processus d’Alger est réellement soutenue par une puissance étrangère pour des intérêts personnels, de nature à se venger des autorités maliennes ? Alors, le dialogue tel que réclamé aujourd’hui entre le gouvernement et les ex-rebelles qui se sont remis dans leur vraie peau de rebelles, pourra être difficilement la solution durable à cette crise politique déclenchée dans le septentrion du pays il y a plus de dix ans.
En 2015, le gouvernement du Mali a accepté de signer un accord à la va-vite et sous la pression, au nom de la paix et de la réconciliation. Plus de sept ans après, cette paix, tant recherchée, reste toujours suspendue.
Le malheur a été toujours que les parties signataires (gouvernement et les mouvements rebelles) et le reste du peuple malien n’ont jamais eu la même lecture sur cet Accord qui était censé unir le pays. Aussi, de 2015 à nos jours, les parties ne se sont pas accordé le minimum de confiance afin d’identifier et de surmonter les obstacles qui freinent la mise en œuvre de l’Accord. Pire, la médiation internationale qui a pour rôle de rapprocher les différentes parties, n’a jamais réussi à poser un acte majeur allant dans le sens d’une vraie réconciliation entre les Maliens. Au même moment, depuis quelque temps, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) s’inscrit dans une dynamique de provocation, de sabotage et de chantage à Kidal comme à Bamako, en témoigne sa fusion au Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et au Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA).
La vérité, c’est que ce rapprochement n’est pas du tout surprenant. Depuis le départ de la France du Mali, la donne a changé entre Bamako et Kidal. Il faut le dire, cette nouvelle posture de ces rebelles trouve sans nul doute sa motivation dans la détérioration des relations entre Paris et Bamako. Ces autorités françaises qui ont toujours du mal à digérer leur départ du Mali, cherchent par tous les moyens à saboter les efforts du Mali dans le domaine sécuritaire, dont le seul but de faire comprendre aux yeux de l’opinion qu’elle reste et demeure la seule solution pour la stabilité au Mali.
Au regard de toutes ces réalités, les autorités du Mali doivent, certes, faire preuve de vigilance, mais elles ne doivent nullement céder aux tentations. Ainsi, le respect de l’autorité et la souveraineté de l’Etat doit être un principe de base sur l’ensemble du territoire national. Pour cela, nul ne doit se prévaloir d’une autre légitimité ou droit lui permettant une protection quelconque.
Donc pour l’intérêt supérieur de la nation, si la CMA, le HCUA et le MAA décident de se renouer avec leurs habitudes rebelles de grands chemins, il faudrait les traiter comme tels et en assumer toutes les conséquences sans regret.