Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 de Bandiagara ont, toute la journée du lundi 27 février 2023, rendu hommage aux victimes et instituteurs assassinés lors de l’attaque meurtrière déplorée, le 23 février dernier, à Kani-Bonzon, dans le cercle de Bankass, région de Bandiagara. Joint par nos soins, un des responsables syndicaux revient sur l’assassinat du directeur du 1er cycle de Kani-Bonzon et témoigne le suivi correct du mot d’ordre lancé dans le cadre de la journée « d’une école morte » au sein de la région.
En lieu et place des militaires engagés sur le champ de la bataille, des individus armés non identifiés se sont pris, dans la journée du 23 février, aux paisibles citoyens de Kani-Bonzon, non moins chef-lieu de commune et d’arrondissement situé dans le cercle de Bankass, région de Bandiagara. Une attaque suite à laquelle une douzaine de civils ont été froidement assassinés, des blessés et des disparus dénombrés, des motos et des greniers brûlés à travers l’acte terroriste. Parmi les victimes figurent des enseignants qui se trouvaient en poste au sein de la localité cible. Dans un document d’information adressé au Gouverneur de Bandiagara, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont fait part, en date du 26 février dernier, d’un arrêt de travail en hommage aux collègues assassinés. « Nous, syndicats des enseignants de la région de Bandiagara, venons par la présente manifester notre indignation face à l’assassinat des collègues Souleymane Togo, directeur de Kani premier cycle, et Kassoum Togo, enseignant communautaire suite à l’attaque lâche, barbare et inhumaine du 23 février 2023 à Kani-Bonzon, dans le cercle de Bankass ». En cette malheureuse et douloureuse circonstance, la communauté enseignante de la région annonce condamner, par la voie de la synergie locale, ladite attaque avec la dernière énergie. Au chef de l’exécutif régional, les syndicalistes énoncent exiger une assistance aux familles endeuillées. Enfin, ont-ils enchainé, « pour rendre hommage à nos collègues et à toutes les victimes, la synergie décrète la journée du lundi, 27 février 2023 ‘’école morte’’ dans toute la région », lit-on dans le document adressé au gouverneur. Selon un responsable syndical que nous avons contacté, le mot d’ordre a été suivi à la lettre par les militants. « A commencer par le cercle de Koro et de Bankass passant par Bandiagara, notre mot d’ordre a été suivi. Même les écoles privées ont accepté de nous suivre. Il n’y a pas une école qui est restée ouverte courant cette journée du lundi », révèle l’intervenant dont nous tairons le nom pour des raisons sécuritaires. Le syndicaliste atteste que certaines administrations étaient également fermées. Puis de préciser ceci : « le Directeur Souleymane Togo a été assassiné au moment où il était en train de s’entrainer avec les jeunes de Kani-Bonzon. Alors qu’ils jouaient tous au ballon, les individus armés sont venus au village et ont commencé à tirer sur les gens ». « Ils l’ont malheureusement tué. Cette journée de l’école morte a été alors décrétée en vie de rendre hommage à nos collègues et à toutes les victimes de Kani-Bonzon. L’attaque a eu lieu le 23 février. Mais il a fallu, selon le responsable, attendre ce lundi 27 février pour que le gouverneur de Bandiagara fasse un communiqué spécial sur la question. On n’a même pas vu un simple communiqué de condamnation de la part du gouvernement de la transition », fait entendre ce syndicaliste. Puis d’affirmer que la journée de l’école morte est une façon de montrer que les enseignants souffrent énormément. Parce qu’il y a pas mal d’endroits où les enseignants continuent de servir en absence de l’Etat, rappelle-t-il à qui veut l’entendre.