PolitiquePour sauver le centre de médecine du sport de la gestion calamiteuse de DR SANGARE : Le ministre Mossa Ag Attaher restera-t-il sourd au cri de détresse du personnel ?
Dans notre dernière parution, nous titrions à la Une : « Gestion chaotique du Centre de la Médecine du sport, dopage au sein des Aigles, cumul de fonctions: Qui pour mettre un terme aux dérives du Dr Adama Youssouf Sangaré ? ». Eh bien, les comités syndicaux de la Direction administrative et financière (DAF), de la Direction des ressources humaines (DRH), du Comité de pilotage stratégique (CPS), des Directions des finances et des matériels (DFM) de la Primature sont décidés à sortir le Centre de médecine du Sport du fond du précipice dans lequel l’a plongé Dr Adama Youssouf Sangaré.
Bâti sur une superficie de 9.777 m², le Centre moderne de médecine du sport qui porte le nom du regretté Lassana Traoré dit ambiance, un athlète accompli, un marathonien hors pair, est construit sur 3 niveaux. Il comprend 55 salles et bureaux, 4 grandes salles, 2 magasins, 1 ascenseur et une loge-gardien. Né d’une réflexion et d’une étude approfondie sur le développement et la promotion du sport au Mali, le CMS a coûté 1,8 milliard de FCFA sur les exercices budgétaires 2012, 2013 et 2014 avec des travaux de réaménagement des voies d’accès d’un montant de 59 millions de FCFA.
Créé par ordonnance n°2017-016 PRM du 13 mars 2017, il a pour missions fondamentales d’assurer le suivi de la santé des sportifs, d’effectuer de la recherche en santé des sportifs et de contribuer à lutter contre le dopage dans le sport au Mali. Le constat est très alarmant et très désolant. Ce superbe joli joyau (l’un des rares centres, en termes de génie civil en Afrique de l’Ouest) est à l’agonie, complémentent à l’arrêt et ce, seulement après trois (3) ans de sa création ; à cause de la gestion désastreuse et calamiteuse du directeur général.
Véritable destructeur devant l’Eternel, le docteur Adama Youssouf Sangaré, loin et très loin des regards de tout le monde, avec une passivité innocente, a rongé le Centre de médecine du sport qu’il avait la lourde responsabilité de gérer en toute transparence. Mais hélas !
Dans son ambition périlleuse contre le CMS, Dr Sangaré s’adonne à la passation de marchés de gré à gré, la disparition des appareils médicaux, le délit d’initié et le détournement des salaires des travailleurs. Cela fait plus de trois (3) ans que le personnel n’a pas perçu de salaire. « Cela fait des années que je n’ai perçu aucun centime comme salaire…Je pensais au début que c’était un retard compte tenu de la situation actuelle du pays, mais j’ai découvert que l’argent destiné à nos salaires est détourné par le DG Sangaré. C’est pourquoi j’ai décidé de rendre le tablier », nous confia un travailleur du CMS.
Un autre d’ajouter : « Se croyant un dieu, le DG Sangaré, par sa gestion patrimoniale et paternaliste, le Centre est complètement à l’arrêt, en toile de fond des démissions en cascade des médecins chevronnés. Il n’y a ni neurologue, ni orthopédiste, ni cardiologue, ni physiothérapeute, agent commercial. Tous des professeurs dans leurs domaines respectifs ont décidé de démissionner, car le DG est invivable comme collaborateur… ». Toujours selon lui, la directrice des ressources humaines a abandonné le service depuis plus d’un an, parce qu’il n’y a presque pas de personnel à gérer si ce n’est le DG, son adjoint, la secrétaire, l’agent comptable et les gardiens. « Les prestations sont assurées par des stagiaires. Je vous jure que cela fait trois ans qu’il ne s’est tenu aucun conseil d’administration… », a juré la main sur le cœur un travailleur du Centre. Avant de poursuivre : « Notre cas ici au Centre ce n’est plus la souffrance mais la mort…Nous ne souffrons plus mais nous sommes plutôt morts… ».
Urgence de sauver le Centre
Plongé au fond du précipice par le Dr. Sangaré, la situation du Centre et de ses travailleurs ne doit laisser personne indifférent. C’est pourquoi au regard de l’urgence de sauver le CMS (une structure d’élite en matière de médecine des Sports), une délégation de la Coordination des comités syndicaux de la DAF, DRH, CPS et des DFM de la Primature et des départements ministériels, conduite par son coordinateur Issa Sinayogo, s’est transportée, jeudi 23 février 2023, chez le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mossa Ag Attaher. Les échanges ont essentiellement porté sur les difficultés que connaît le Centre de Médecine de sport. Les visiteurs étaient venus s’enquérir de la situation des recrues du Centre et en même temps faire des propositions en vue d’une recherche de solution définitive. A les croire, la situation est critique et alarmante. Il urge de trouver rapidement un diagnostic sans complaisance au grand corps malade qui est le Centre de médecine du Sport.
Malgré cette démarche de haut niveau, le ministre des Sports restera-t-il sourd face au cri de détresse des travailleurs du Centre qui n’ont perçu aucun centime comme salaire pendant plus de trois (3) ans ? Mossa Ag Attaher ne lèvera-t-il pas le petit doigt pour sortir le CMS de la léthargie ?
Rien n’est moins sûr. Même s’il a salué la démarche de la délégation de la coordination des syndicats pour l’esprit de partenariat et d’échange constructif. Il les a ensuite informés que la question est en train d’être traitée, avant de leur promettre que dans les jours à venir des mesures fortes seront prises pour régler le problème de façon réaliste.
En attentant, les travailleurs continuent de prendre leur mal (des années sans salaire) en patience. Leur Centre très moderne, un joyau (l’un des rares centres en termes de génie civil en Afrique de l’Ouest), s’effondre sous la gestion cauchemardesque de leur DG qui se fiche éperdument, puisqu’il cumule sa fonction du DG du CMS avec celle du Directeur régional du laboratoire française Pierre Fabre. Mais diantre si ce n’est pas au Mali où tout semble être permis, comment les plus hautes autorités peuvent cautionner et laisser sous silence cet inadmissible cumul de fonctions. Ou bien le Dr destructeur Sangaré. Est-il un superhomme qui est dessus des lois de la République du Mali ?