NOUAKCHOTT, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a qualifié mardi "de nouveau fonctionnaire au services des intérêts" de la France le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, et a dénoncé l’hégémonie de Paris sur l’Afrique musulmane, dans un communiqué publié par l’agence de presse mauritanienne privée Alakhbar.
"Nous disons à M. (François) Hollande (président français) que tout est clair pour nous (...) depuis cette comédie au stade de Bamako au cours de laquelle a été installée cette +chose+ qui s’appelle Ibrahim Boubacar Keïta comme nouveau fonctionnaire au service des intérêts de ses maîtres" français au Mali, indique le texte.
"Cette investiture, intervenue au terme d’une mascarade électorale (...), constitue un maillon supplémentaire dans le processus d’humiliation des peuples musulmans et l’anéantissement de leurs espoirs d’accéder à la liberté et de vivre sous le régime de leur Charia", la loi islamique, selon le communiqué.
Aqmi ajoute que le "compte à rebours a commencé pour l’hégémonie de la France en Afrique" et que la "victoire" des jihadistes contre Paris "n’est plus qu’une question d’heures".
Aux côtés d’autres chefs d’Etat africains, le président Hollande était venu assister le 19 septembre dans un stade de Bamako à une cérémonie marquant le début du mandat de Keïta, vainqueur du second tour de la présidentielle du 11 août.
En intervenant au Mali depuis janvier, l’armée française a très largement contribué à chasser en grande partie du nord de ce pays Aqmi et d’autres groupes islamistes armés qui l’avaient occupé pendant neuf mois en 2012 en y commettant des exactions.