Un premier lot de 135 Maliens souhaitant fuir la Tunisie après des agressions et des manifestations d’hostilité visant des ressortissants d’Afrique subsaharienne, sont arrivés samedi dernier de la Tunisie.
L’ambassade du Mali à Tunis avait indiqué qu’un avion pouvant transporter 135 personnes avait été affrété sur ordre du chef de l’Etat, colonel Assimi Goita. Une source indique que le reste des 140 personnes seront rapatriés dans les jours à venir. En tout, ils sont 270 personnes maliennes à s’inscrire sur la liste pour revenir au pays.
Il s’agit des premiers vols de rapatriement en Côte d’Ivoire et au Mali depuis le discours le 21 février 2023 du président tunisien Kais Saïed, qui avait annoncé des « mesures urgentes » contre l’immigration clandestine en provenance d’Afrique subsaharienne.
Dans ce discours qualifié de raciste par des ONG, le chef de l’Etat Tunisien a affirmé que la présence des migrants subsahariens en Tunisie était source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ».
Selon plusieurs témoignages, la Tunisie est devenue une prison à ciel ouvert aujourd’hui, pour les migrants d’Afrique subsaharienne. La question de la carte de séjour bloque tout. Aujourd’hui, il est impossible pour les travailleurs migrants d’obtenir le sésame en Tunisie.
Un grand nombre des 21.000 migrants originaires de pays d’Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, ont perdu du jour au lendemain leur travail (généralement informel) et leur logement. D’autres ont été arrêtés pour des contrôles policiers et certains ont témoigné d’agressions physiques.