Le vol de rapatriement des Maliens résidant en Tunisie, organisé par le gouvernement malien en partenariat avec SKY MALI, est effectivement arrivé le samedi 4 mars 2023. En effet, dès le déclenchement de cette folle chasse à l’homme noir consécutive aux propos irresponsables du monstre qui préside aux destinées de la Tunisie, notre ambassade avait pris soin d’ouvrir une liste pour recenser nos compatriotes désirant retourner au bercail.
Non sans les inviter au calme et à la vigilance dans le strict respect des lois et des règlements du pays hôte. Egalement dans un élan de solidarité, l’Association Malienne des Etudiants et Stagiaires en Tunisie (AMEST) et le Haut Conseil des Maliens Etablies en Tunisie (HCMET) ont installé une cellule de crise composée de points focaux dans toutes les régions ainsi que les différents quartiers à Tunis pour assister les étudiants et stagiaires en difficulté.
Traoré, étudiant malien inscrit en classe de Master à l’Université Centrale de Tunis, venait du Carrefour Market de la Marsa, un quartier situé au Nord de Tunis. Après avoir fini d’acheter ses provisions du mois, il a pris un taxi pour rentrer chez lui. Une fois arrivé devant sa résidence située à la Cité El Kadhra, l’étudiant malien a été accueilli à coups d’insultes et de propos racistes de la part d’un groupe de jeunes de son quartier. Il eut la sagesse de ne pas céder à la provocation et rentra se barricader chez lui.
Un témoignage parmi tant d’autres sur la situation qui prévaut dans la cité de Carthage depuis le discours incandescent prononcé par Kaïs Saied le 21 février dernier. Discours à jeter dans la poubelle de l’histoire.
Ces menaces et agressions ont gagné tout le pays. Nos compatriotes vivent dans un climat de panique et de frayeur. Pas plus tard que la semaine dernière, des étudiantes maliennes nous ont fait part de la décision de leurs bailleurs de les faire déguerpir sans autre forme de procès. Elles, comme tant d’autres, se sont réfugiées chez des compatriotes en attendant le vol de rapatriement.
La page de Mosaïque Fm (Radio la plus écouté des Tunisiens) est inondée de témoignages d’étudiants congolais, ivoiriens et comoriens victimes d’agressions dans les rues, restaurants, cafés et espaces publics du Grand Tunis. Mais aussi dans les régions voisines de la capitale comme Sousse, Sidi Bou Saïd, Jendouba, Monastir et Ben Arous…Ces propos racistes et violents rendent la vie de nos compatriotes très difficile en Tunisie. Selon les chiffres annoncés par l’Institut National de la Statistique (INST), la Tunisie compte plus de 20 000 ressortissants subsahariens. Plus de 60% sont des étudiants et les 40% sont partagés entre les stagiaires, les touristes et les personnes en traitement sanitaire. Ces subsahariens majoritairement composés d’étudiants sont des boursiers étatiques et des étudiants qui sont à leur propre compte. Ils sont inscrits entre les facultés et les écoles supérieures privées.
Pour rappel : depuis près de deux ans, ce pays maghrébin est secoué par une crise politico-institutionnelle sans fin. Ainsi le 25 Juillet 2021, le président a prononcé la dissolution de l’Assemblée nationale et procédé à des arrestations. Des mandats de dépôt ont été décernés à des leaders opposants politiques, des activistes et tout récemment à des journalistes dont le promoteur de la radio Mosaïque.