Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, célèbre aujourd’hui, 8 mars 2023, la Journée internationale des femmes.Cette édition se déroule sur le plan international sous le thème de l' « Innovation et des technologies pour l'égalité des sexes : pour un monde digital inclusif ». Le thème national est : la « Reconnaissance du combat des femmes maliennes pour la souveraineté totale du Mali.»
Le mouvement féministe en plein essor, qui avait été renforcé par quatre conférences mondiales sur les femmes organisées sous l’égide de l’ONU, a aidé à faire de la célébration de cette Journée le point de ralliement des efforts coordonnés déployés pour exiger la réalisation des droits des femmes et leur participation au processus politique et économique.
La Charte des Nations Unies, adoptée en 1945, a été le premier instrument international à affirmer le principe de l'égalité entre les femmes et les hommes. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme consacre le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes à son article 2 en ces termes : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »
Cette disposition reconnaît à chacun les droits économiques, sociaux, politiques, culturels et civils qui sont le fondement d’une vie à l’abri du besoin et de la peur.Les droits des femmes sont garantis également par la Constitution Malienne du 25 Février 1992, qui dispose en son article 2 que « Tous les maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur de la peau, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée».La CNDH salue la participation des femmes au Comité de Suivi de l’Accord pour la Paix (CSA). Elle se félicite du pourcentage croissant des femmes dans les postes nominatifs.
Ce résultat démontre la mise en œuvre partielle de la Loi n°052 du 18 décembre 2015 portant promotion du genre dans les fonctions nominatives et électives.La journée internationale de la femme est célébrée cette année au Mali dans un contexte de crise multidimensionnelle caractérisée par des violations et abus des droits de l’Homme et particulièrement ceux des femmes et des filles.Ces violations et abus des droits de la femme sont souvent en lien avec la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent.
Les femmes et les filles paient un lourd tribut dans ce contexte de guerre asymétrique marqué par des allégations de violations et d'abus des droits humains imputables tant aux Forces armées et de sécurité qu'aux groupes terroristes et autres milices privées. La CNDH demeure préoccupée également par les menaces sérieuses visant les Défenseurs et Défenseuses des droits humains qui devraient, au contraire, bénéficier de la protection de l'Etat, conformément aux dispositions pertinentes des instruments juridiques nationaux et internationaux en la matière.
La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) profite de cette date anniversaire symbolique pour recommander au Gouvernement:- d’adopter, mettre en œuvre une loi portant prévention et répression des VBG et prendre en charge de façon holistique les victimes ;-d’actualiser et mettre en œuvre la Politique Nationale Genre, en assurer le suivi et l’évaluation ;- de renforcer la mise en œuvre de la Loi n°2015-052 du 18 décembre 2015, notamment en ce qui concerne l’accès aux postes nominatifs ;- d’adopter un plan d’action national de la Résolution 1325 ;- de renforcer les capacités des acteurs gouvernementaux dans la perception, la compréhension et la mise en œuvre de la Politique Nationale Genre, et son plan d’actions;- d’allouer des ressources adéquates et suffisantes au Ministère en charge de la promotion de la femme;- de renforcer la budgétisation axée sur le genre ;- de réviser le Code des personnes et de la famille en vue de le rendre conforme à la Constitution et aux engagements internationaux auxquels le Mali est partie notamment le Protocole de Maputo;- d’adopter des mesures visant à réduire l’inégalité salariale entre hommes et femmes ;- d’adopter une politique visant à inciter les victimes de VBG à dénoncer et ester en justice.La CNDH souhaite une bonne journée de 8 mars à toutes les femmes du monde et singulièrement aux femmes résidant sur le territoire du Mali.
Pour la CNDH, la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée.