Le Mali est devenu malheureusement le pays de toutes les possibilités. Où l’on se croit tout permis dans l’accomplissement de son dessein personnel au détriment des lois de la République. En foulant aux pieds l’éthique et la déontologie du magistrat et même de la séparation des pouvoirs, des magistrats sont devenus des véritables animateurs de la scène politique. Que font-ils alors de leur serment ?
Véritable défenseur des droits des magistrats, le Syndicat libre de la magistrature (Sylima) n’est pas resté sous silence face aux pratiques néfastes des magistrats violeurs de leur serment et principes et lois de leur profession. Dans un communiqué rendu public, le Sylima se désolidarise carrément des activités et discours des magistrats n’ayant aucun rapport avec l’institution judiciaire. « Le Sylima observe avec stupéfaction, depuis un certain temps, l’envahissement de l’arène politique par des magistrats, s’y livrant à des activités et discours n’ayant aucun rapport avec l’institution judiciaire ou l’indépendance du pouvoir judiciaire…», a indiqué le communiqué. Ces comportements, en croire le président du Sylima, qui jurent avec l’éthique et la déontologie du magistrat, atteignent l’Institution judiciaire dans sa crédibilité d’autant qu’ils entament la réserve et surtout l’impartialité devant impérativement caractériser l’action judiciaire. Et Mady Macky Sall de poursuivre : « Le Sylima, dans sa posture traditionnellement objective et républicaine, se démarque de ces agissements et engage l’ensemble de ses militants à demeurer dans la stricte réserve indispensable à l’accomplissement de leurs fonctions ». Toujours dans le dudit communiqué, le Sylima donne l’assurance que les actions syndicales courageuses, responsables et totalement apolitiques sont en cours en vue d’influer positivement sur le processus de réforme constitutionnelle engagé dans notre pays.
Fin connaisseur de droit qu’il reste, le Sylima plaide pour une véritable séparation entre les pouvoirs judiciaire, exécutif et législatif à travers les réformes en cours. Sans ambages, l’un des vœux les plus ardents de ce syndicat responsable demeure l’acquisition d’une vraie indépendance de la justice et surtout de la séparation des pouvoirs : la politique aux hommes politiques et la justice aux magistrats.