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Réorganisation territoriale ou Mascarade administrative : Quand le ministre colonel Abdoulaye Maïga sème les germes de la division !
Publié le mercredi 8 mars 2023  |  Le DEMOCRATE
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Bamako, le 05 décembre 2022 , Le colonel Abdoulaye maiga a passé le témoins au premier ministre Dr Choguel K Maiga à la Primature
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Le Mali compte désormais un district, 19 régions, 156 cercles, 466 arrondissements, 819 communes pour 12 712 villages. Ce nouveau découpage, selon plusieurs spécialistes, est très mauvais. Injuste et inéquitable, cette mascarade administrative du ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du Gouvernement, Colonel Abdoulaye Maïga, est devenue une couleuvre à avaler pour les populations locales. Constat : vague de protestation contre cette mauvaise réorganisation territoriale.

Jamais dans l’histoire du Mali un ministre de l’Administration territoriale n’a eu à faire un travail aussi mauvais que celui du colonel-ministre Abdoulaye Maïga. En effet, son redécoupage administratif est très mauvais et sème davantage les germes de la frustration et de la division. C’est pourquoi les populations locales sur presque l’ensemble territoriale national sont vent debout contre cette mascarade administrative du colonel-ministre Abdoulaye Maïga.

Si des populations murmurent bas leur mécontentement, celles de Gourma Rharous, Djobock, Ménaka, Gao, Isa-Ber, Fangasso, Mandiakuy, Saye, Matolo… ont crié haut leur opposition farouche à la réorganisation territoriale. A travers une gigantesque manifestation, certains réclament leur érection en régions et d’autres leur érection en cercles.

Gourma-Rharous, une région naturelle

« Découpage injuste et inéquitable », indique le chef de village de Rharous. Abdouchakrou Touré de poursuivre : « Normalement et dans le plan initial, le cercle de Rharous devrait être la 20ème région administrative du Mali ». Pour montrer leur mécontentent face à cette injustice flagrante, les populations de Gourma Rharous et environnants étaient massivement dans la rue le jeudi 23 février 2023. L’objectif principal de ladite marche : la réparation d’une injustice extrême faite à l’un des plus vieux cercles du Mali. En effet, Gourma-Rharous est une région naturelle compte tenu de ses potentialités : géographique, géostratégique, écologique, géopolitique, économique et même historique. Ce cercle figurait sur le dernier projet de décret comme étant la 20e région administrative du Mali. Il a été rayé par le très mauvais travail du ministre colonel Maïga. C’est pourquoi les populations de Gourma-Rharous, vent débout, étaient massivement dans la rue pour réclamer ce qui leur revient de droit. Cela, malgré les caprices de la nature. Les populations du cercle de Gourma Rharous, très déterminées, ont battu le pavé dans un élan de solidarité pour réclamer la région du Gourma, longtemps programmée mais que les politiques ont toujours injustement et curieusement piétinée…

On pouvait lire sur les pancartes : « Non à l’injustice, les communautés des communes du cercle de Gourma Rharous disent oui à la régionalisation du cercle avec Rharous comme chef-lieu de région… » ; « Nous ne baisserons pas les bras face à cette injustice, nous réclamons l’érection de Rharous en région » ; « Oui à Gourma –Rharous, la 20ème région administrative du Mali… »..

En prenant la parole, les notabilités, à l’unisson, ont indiqué que « désormais rien ne sera plus comme avant jusqu’à l’aboutissement de leur lutte. A savoir : ériger Gourma-Rharous en région administrative ».

Cette grande manif a été sanctionnée par la remise au représentant de l’État du document de doléances qui comporte la revendication des populations, à savoir le cercle érigé en région administrative, dénommée ‘’région de Gourma Rharous’’. Le cercle de Gourma-Rharous, faut-il rappeler, existe depuis 1999, composé de 37 villages et 147 implantations. Il a été divisé en neuf communes rurales. Sa population est d’environ 150 000 habitants constitués principalement de nomades touaregs et les Maures et les agriculteurs songhay. Le chef-lieu est Rharous, qui a une population d’environ 40 000 habitants. Le cercle est adapté pour les chèvres, les moutons et les chameaux. D’autres bétails sont également élevés. Gossi, situé dans le centre de la région, est un trou d’eau utilisée par les nomades touaregs. À la fin des années 1970, les réfugiés de la sécheresse se sont installés à Gossi afin de pouvoir pratiquer l’agriculture autour du lac. C’est dans ce petit cercle qu’a eu lieu l’accident aérien du rallye Dakar 1986 au cours duquel le chanteur Daniel Balavoine ainsi que l’organisateur du Rallye Paris-Dakar, Thierry Sabine, ont trouvé la mort. Les neufs (9) communes du cercle de Rharous sont : Bambara Maoudé ; Banikane ; Gossi ; Hamzakoma ; Haribomo ; Inadiatafane ; Ouinerden ; Rharous Serere. Au moins depuis 2012, la région est directement concernée par la guerre du Mali.

Le vieux cercle d’Issa Ber aussi

Les populations de ce vieux cercle qui a été longtemps morcelé sont aussi sorties massivement pour réclamer leur droit d’être érigé en région d’Issa-ber. Puisque Niafunké était composé de 12 arrondissements en étant dans la région de Mopti, mais en 1977, l’ordonnance n°77-44/CMLN du 12 juillet 1977 portant réorganisation territoriale et administrative de la République du Mali avait morcelé Niafunké. Cette même ordonnance crée une septième région, celle de Tombouctou et Niafunké a été morcelé et rattaché à la région de Tombouctou, avec huit (8) arrondissements en perdant quartre (4) arrondissements (Sah, Youwarou, Ambiri, Gatie). Avec le nouveau découpage administratif, de huit (8) communes, Niafunké se retrouve avec deux (2) commune (Soboundou et Soumpi), perdant ainsi les communes de Banikane, Dianké, léré, saraféré, koumaïra et Ngorkou. Ce nouveau découpage affaiblit et réduit Niafunké en un mouchoir de poche. C’est pourquoi les populations ont protesté contre cette humiliation du ministre colonel-Maïga. « Nous ne cautionnerons jamais cette injustice flagrante…Tous les critères socio-culturels, économiques, démographiques, géographiques et spatiaux sont favorables à Niafunké pour être érigé en région », ont fulminé les manifestants en colère.

Colère noire de Ménaka, Gao, Tamera et Djebock

Les populations de Gao ont aussi protesté à travers une grande manif contre le nouveau découpage administratif. Idem pour les populations des cercles de Tidermane et d’Inamane qui ont aussi manifesté contre le découpage administratif de la région de Ménaka. Même démarche adoptée par les populations de Tamaera, dans le cercle de Bourem, qui se sont opposés à la mascarade administrative.

Les populations de Djebock ont emboîté le pas à celles des Rharousiens et autres. Elles sont sorties massivement, dans la semaine, pour protester de vive voix contre la réorganisation territoriale dans laquelle Djebock est désormais cercle avec trois 3 arrondissements (Djebock central/ chef-lieu Djebock ; Anchawadji/chef-lieu Samit et Tacharane/chef-lieu Tacharane). « Mauvais découpage, une mascarade administrative…», fulminent les manifestants qui brandissaient des banderoles avec des slogans : « Nous populations du cercle de Djebock réclamons l’arrondissement de Samit, Iminas… » ; « Pour la tranquillité à Djebock, respectons le choix souverain du peuple… » ; « les auteurs de cette mascarade administrative doivent être retrouvés et arrêtés… » ; « le dernier mot revient à la population ; les populations doivent être consultées dans chaque démarche … » ; « les femmes de Djebock demandent l’arrondissement de Samit, Iminas et…. » ; « la jeunesse de Djebock demande un découpage juste et équitable… »

Tominian, Saye et Matomo en ébullition !

Erigé en cercle depuis les années 60, Tominian compte 12 communes. Les populations des communes et villages étaient massivement dans la rue le week-end dernier pour réclamer l’érection de Fangasso et Mandiakuy en cercles de la région de San. Ce samedi 04 mars 2023, les populations de Saye et Matomo ont aussi manifesté pour demander l’érection de l’arrondissement de Saye (cercle de Ke-Macina, région de Ségou) en cercle et rattaché à la nouvelle région de San. Ils ont commencé la marche à Matomo pour terminer chez le sous-Préfet de Saye, soit une distance de 3 kilomètres de marche. Rappelons qu’ils ont exprimé cette demande depuis 2018. Cette demande a été formulée au même titre que les arrondissements de Sarro (cercle de Ke-Macina) et Sy (cercle de San). Ces deux (2) arrondissements ont été retenus dans le nouveau projet voté par le Conseil national de la Transition. Quelle injustice flagrante ?

En tout cas, force est constater que le ministre colonel Abdoulaye Maïga a fait un très mauvais travail. Un travail qui n’a pas du tout pris en compte non seulement la situation géographique et économique et socioculturelle des zones géographiques, mais aussi les aspirations des populations locales. Du coup, on constate aisément que l’approche de ce nouveau découpage a répercuté sur la configuration des nouveaux cercles ou communes. D’où cette vague de protestation car certains n’accepterons jamais d’être assujettis par d’autres pour n’avoir pas été rattachés à la commune ou au cercle de leur choix. Cette vague de protestation et de manif contre la mascarade administrative du ministre-colonel Abdoulaye Maïga a été sanctionnée par la déclaration et la remise des documents aux autorités locales pour les remettre à qui de droit. Espérons qu’ils ne tomberont pas entre les mains d’un sourd-muet.

Tientigui
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