Si on peut estimer, suivant les données du chronogramme, que l'on dispose encore d'assez de temps pour se jeter dans la bataille électorale, il y a lieu de reconnaître que d'aucuns, parmi les leaders politiques semblent s'inscrire résolument dans une logique d'anticipation.
C eux-ci se font certainement à l'idée qu'en anticipant ainsi leş choses, cela leur permettrait de ratisser large au moment oppor- tun. Sont de ceux-ci: Moussa Mara qui n'est plus à présenter au Mali, ayant tenu les rênes de la "Primature" du 5 avril 2014 au 8 janvier 2015; Aliou Boubacar Diallo l'exploitant minier et président du parti ADP-Maliba et Seydou Coulibaly qui serait un néophyte en matière politique. Si les deux premiers peuvent se targuer d'avoir des familles politiques, YELEMA pour Mara et ADP-Maliba pour Diallo, pour porter leurs candidatures respectives, il faut aussi dire que Seydou Coulibaly, quant à lui, il est le PDG du Groupe CIRA, soutenu par mille et une associations et beaucoup de person- nalités et autres notabilités le soutiennent dans sa conquête de la magistrature suprême du Mali, Aussi nombreuses sont les familles politiques, et non des moindres, qui voudraient porter sa candidature. En dissertant sérieusement sur les tenants et les aboutissants du microcosme politique malien, il y a de très fortes chances que l'un des trois potentiels prétendants (ci-dessus énumérés) parvienne à se hisser au Palais de Koulouba au terme des prochaines élections présidentielles. Bien sûr que cette probabilité reste envisageable à la condition sine qua non que les éventuels candidats aient les mêmes statuts. Mais au cas où le président de la Transition venait à briguer la magistrature suprême, il l'emportera bien sûr et cela, de la façon la plus légale, vu l'élévation du coefficient de popularité qui est le sien en ce moment. La candidature du président de la Transition étant encore très aléatoire, passons-en car c'est là, une autre paire de manches. Avec les tumultes engendrés par le déclenchement de la lutte contre la corruption de potentiels prétendants à la magistrature suprême ont préféré s'exiler. Au nombre de ces dirigeants on pourrait retenir le quatuor composé de Boubou Cissé, Tiéman Hubert Coulibaly, Mamadou Igor Diarra, trois anciens ministres qui ne sont plus à présenter, et Oumar Mariko, même si les raisons de son exil n'ont aucune commune mesure avec la lutte contre la corruption. Signalons que Oumar Mariko, président de la SADI a quitté le pays pour avoir tenu des propos diffamatoires contre les autorités de la Transition. Personne ne sait à ce jour, à quel moment il va signer son retour au bercail. Doit-on en déduire que lui aussi ne participera pas au prochain scrutin présidentiel? Tout laisse le croire, en tous cas mais le temps nous édifiera. Sauf retournement monumental de situation, ces acteurs politiques ci-dessus cités sont disqualifiés pour la prochaine présidentielle. Mais bien que le retour de ces acteurs politiques puisse être suicidaire pour eux, il n'en demeure pas moins que leurs absences puissent servir de trem- plin pour les autres. Il n'est un secret pour personne que sous nos cieux, les électeurs ne votent pas en fonction du programme que présente le candidat. Les électeurs tiennent plutôt compte de la personnalité du candidat et aussi des affinités que ce dernier réussit à tisser avec les populations, notamment de la localité dont il est originaire. Si le candidat, même en exil, avait réussi à se faire une bonne base dans sa localité d'origine, rien ne l'empêcherait d'exhorter ses concitoyens à voter pour untel ou untel. Mais paradoxalement, bien que n'étant pas exilés dans le même pays, ces acteurs poll- tiques clament à l'unisson qu'ils ne se reprochent rien. On serait alors en droit de se demander, si tant est qu'ils sont innocents de ce qu'on voudrait leur reprocher, pourquot ne viendraient-ils pas s'expliquer devant la justice de leur pays? Ce qui ne fait l'ombre d'aucun doute est qu'avec ces absences, T'effectif des potentiels candidats à la prochaine présidentielle se trouverait réduit. Cette absence, des acteurs politiques, à la course vers la Présidence pourrait peut- être inspirer certains hommes en treillis qui devront se conformer à la loi en démissionnant de l'ar mée quatre (4) mois avant le scrutin.