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La France entre déclin et décote en Afrique : Plus rien ne sera comme avant !
Publié le lundi 13 mars 2023  |  Le challenger
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Le sentiment anti-français se propage dans plusieurs pays de l'Afrique francophone — OLYMPIA DE MAISMONT
La France est plus que jamais contestée en Afrique. Une évidence. Le déclin ? Interrogeons la visite récente du président Emmanuel Macron en Afrique centrale, au travers de laquelle on aperçoit, de plus en plus, des relations sous un nouvel angle entre l’hexagone et le continent.

Echanges peu amènes voire joutes verbales entre présidents, sujets qui fâchent, volonté exprimée de rebâtir…la visite d’Emmanuel Macron en Afrique centrale a, une fois de plus, été l’occasion de revisiter l’histoire et la part de la France dans l’histoire africaine. Le tableau est sombre. La France-Afrique a vécu. Les relations sont plus que jamais tendues. Plus rien ne sera comme avant. Les plaies peinent à se cicatriser. Lors de sa visite en Centrafrique, Michel Kifinda Ngoy, journaliste d’une radio locale a interrogé Emmanuel Macron sur la responsabilité de la France dans le passé sombre de la RDC : «la France a joué un rôle pertinent dans le génocide rwandais et surtout en RDC, avec l’entrée des militaires avec armes et munitions, malgré l’opposition de l’autorité congolaise. Aujourd’hui, la RDC enregistre plus de 10 millions de morts. Comment la France compte-t-elle résoudre personnellement puisque vous étiez là et c’est vous qui avez fait entrer ces militaires ?».

Répondant à la question, le président français a déploré ce qu’il a qualifié de ‘’raccourci’’ pris devant l’histoire par le journaliste, avant de reconnaître ‘’ce qui est à reconnaitre par la France’’, selon lui, dans ce scenario tristement macabre en Centrafrique.

En vérité la France, d’un pays à un autre, a joué des rôles. Même si son actuel jeune président ‘’refuse’’ que toute la responsabilité soit jetée sur elle. En Lybie tout comme en Côte d’ivoire, la France est condamnée pour son évidente ‘’ingérence’’ dans les affaires intérieures.

Son intervention en Lybie a occasionné la dispersion dans le Sahel de hordes de voyous surarmés avec les conséquences que l’on sait. En Côte d’Ivoire elle a joué un rôle déterminant aux élections de 2010. Elle est intervenue, prenant part encore, dans une autre histoire sombre de l’Afrique de l’ouest, dans une guerre qui laisse encore des cicatrices au bord de la Lagune Ebrié. Pas moins de 6000 morts !

Lointains ou récents, ces faits laissent des tâches indélébiles. Des traces déplorables, que l’aide française au développement en Afrique n’a pu effacer. Mais faut-il le dire en passant, c’est ‘’aux Africains de bien gérer leurs pays’’ déclare urbi et orbi le président Macron, dénonçant ‘’l’échec’’ des pays africains à ‘’bâtir leur souveraineté politique, sécuritaire, alimentaire et surtout démocratique’’.

Oui, l’échec est surtout et d’abord démocratique. A l’image des troisièmes mandats qui ont pu fleurir en sacrifiant la sacralité des constitutions, changées dans le seul dessein de satisfaire la boulimie présidentielle du Prince du jour. Parfaite illustration : Alassane Dramane Ouattara, qui a conçu un troisième mandat lui ouvrant la voie à un quatrième voire un cinquième mandat. Et là aussi, la France a pris sa part dans l’histoire, en faisant profil bas et en accompagnant Ouattara -qui fait son affaire à elle-au grand dam des principes démocratiques universellement proclamés.

Beaucoup d’Africains demeurent encre frustrés par ce flagrant ‘’deux poids deux mesures’’. Et la France, depuis, ne cesse de perdre des plumes. La perte ou la décote de son influence en Afrique impactera inéluctablement celle en Europe et dans le reste du monde. Car n’oublions pas que c’est grâce au rôle majeur que cette France ‘’forte’’ jouait en Afrique que sa voix était écoutée dans le concert des nations. Déjà le Mali ne vient-il pas de la récuser devant le Conseil de sécurité ?

Ousmane Tangara
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