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Accusations du Mali contre la France : Dioncounda Traoré à la rescousse
Publié le mardi 14 mars 2023  |  Le témoin
Séance
© AFP par GEORGES GOBET
Séance de travail entre le président Dioncounda Traoré et Martin Shultz à Bruxelles
Jeudi 16 mai 2013. Siège de l’UE à Bruxelles. Le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, a rencontré au lendemain de la Conférence des donateurs pour le développement du Mali, le président du Parlement européen, Martin Shultz
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On a beau attendre le ministre des Affaires Étrangères, Abdoulaye Diop, sur le terrain de ses graves accusations et griefs contre la France, on n’a eu droit finalement qu’à un suspense devenu insipide à force d’occasions et rendez-vous ratés. La teneur des preuves tant scrutées par l’opinion a pu toutefois être esquissée par l’ancien président de la Transition, celui-là même par qui la France a accepté de déployer ses forces au Mali en 2013. Dans une de ses rares apparitions sur les réseaux sociaux, on a vu Dioncounda Traoré aborder le sujet avec beaucoup d’acrobaties et de démonstrations par moment tirées par les cheveux, mais au moyen d’éléments de langage assez subtiles pour laver la honte d’une absence totale de fondements aux allégations de collusion entre Paris et les groupes djihadistes.
Sans désigner spécifiquement la France, l’ancien ministre des Affaires Étrangères sous Konaré, en fin connaisseur de la matière diplomatique, va du principe que des pays occidentaux contribuent bel et bien de façon indirecte à l’armement des terroristes qui opèrent dans le Sahel. Allusion est faite notamment à l’acquisition d’armements occidentaux par certains pays moyen et proche-orientaux par le biais desquels les livraisons parviennent aux groupes djihadistes. «Ils contribuent quelque part à équiper ces gens-là», a martelé Dioncounda Traoré, ajoutant au passage que les armes détenues par les terroristes ne sont pas fabriquées dans les pays de leurs opérations mais plutôt dans des pays occidentaux qui «entretiennent des relations d’un certain type avec le moyen Orient et le proche Orient». En vendant des armes à des pays qui les livrent aux djihadistes, l’Occident contribue «volontairement ou inconsciemment» à créer la situation que nous vivons, a-t-il renchéri, estimant que les pays de transit des armes méritent d’écoper de sanctions au même titre que «les États qui contrevient aux règles qui sont fixées» à l’international. Au nombre desquelles règles figurent notamment la brûlante question du droit humanitaire international, que l’ancien président de la Transition aborde en relativisant le cas malien en ces termes : «Il faut que la communauté internationale comprenne la vraie nature de ce qui se passe Mali, qu’elle comprenne que le Mali (,,,), comme le Niger et le Burkina Faso, constitue le théâtre des opérations d’une guerre qui concerne tout le monde. Une fois qu’elle aura compris cela, je suis certains qu’elle va aborder le problème différemment (..). Il y en a qui essaient d’être très critiques, essaient de dire qu’il y a des exactions, le respect des droits humains, du droit international humanitaire. Ils ont raison…, mais c’est une préoccupation pour nous aussi et nous avons toujours dit à nos forces armées que les exactions ne seront pas tolérées et que toute personne qui se sera rendue coupable d’exactions ou de violation des droits humanitaires aura à répondre de ses actes. Cela dit, il faut faire la part des choses, il faut comprendre que dans une guerre telle que celle-là, l’ennemi ne respecte aucune règle. Vous avez affaire à un ennemi qui est très intelligent (..) et parfois très vicieux…»

A. KEÏTA
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