La dette extérieure du Mali prend inexorablement l’ascenseur et grossit périodiquement au point de produire le contraire des effets recherchés en choisissant les levées de fonds comme alternative à l’aide budgétaire. C’est au nom de la souveraineté, en effet, que tout (ou presque) est désormais acquis au Mali sur fond propre : des armements aux rares investissements en passant par les services sociaux les plus pressants. Conséquence : les levées de fonds pour ce faire ont atteint des proportions telles que le label Mali est fortement déprécié sur le marché sous-régional, lorsque les autorités ne sortent tout simplement bredouilles de leurs différentes campagnes. Il se rapporte par exemple que les prétentions financières ont récemment accusé une chute si vertigineuse que le Mali n’a récemment sollicité que 30 milliards sur lesquels 7 milliards seulement ont pu être récoltées. Les connaisseurs du marché des obligations rapportent par ailleurs que les fonds sollicités par les autorités maliennes sont de plus en plus destinés à régler l’intérêt de la dette tant le principal est énorme, soit plus de 2 000 milliards rangs CFA ou l’équivalent du budget d’Etat. Le hic est qu’une telle proportion d’endettement remet forcément en cause les principes d’affirmation de soi ayant présidé au rejet des conditionnalités d’accès à l’aide budgétaire jugées incompatibles avec la souveraineté nationale.