Depuis un certain temps, les relations entre le Général Amadou Aya Sanogo et le numéro deux de la junte, Amadou Konaré se sont détériorées. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase serait la récente promotion à titre exceptionnel de Sanogo et de certains membres de l’ex-CNRDRE jugée comme une injustice par le numéro deux de l’ex junte.
Le moral dans les chaussettes, un groupe de militaires en avait le cœur dans la patate ce lundi, pour peupler leur troupe de frondeurs, ils se sont rendus d’abord au camp de la Garde nationale à N’tomikorobougou. Mais, les hommes de Moussa Diawara n’ont pas jugé utile de s’immiscer dans ce bras de fer qui oppose deux camps d’une même garnison : celle de Kati.
Au même moment, un autre groupe sillonnait la ville de Bamako, avant d’emprunter la voie passant par la place de liberté pour remonter vers Kati.
Au niveau du camp Soundiata le gros du lot, favorable au capitaine Amadou Konaré avait déjà commencé les manœuvres dès la matinée. Des tirs de sommation, la déstabilisation des différents check-points érigés pour sécuriser le célébrissime général Sanogo et la mise aux arrêts de tous les promis à titre exceptionnel de cette garnison. Notamment, le Lt-colonel Mohamed El Habib Diallo pour une destination inconnue avant que d’autres informations annoncent sa mort certaine avec d’autres éléments dont le nombre n’est pas encore déterminé.
D’où le branlebas total au sein de cette garnison qui renferme en plus de certaines directions des services de l’armée, des concessions et un hôpital de grand standing, le CHU de Kati. Cette mutinerie à en croire nos sources, même si elle a été surprenante, était en gestation depuis le lendemain du 22 septembre, car fomentée par un groupe d’officiers de l’ex junte, frustrés de ne pas avoir eu les promotions à la pelle, accordées à certains de leurs camarades. Ces militaires accusent le chef de cabinet de l’ex Comité de suivi des reformes de l’armée d’avoir rayé leurs noms de la liste de nomination aux grades supérieurs.
Selon des sources militaires, les manifestants reprochent à la hiérarchie de faire la part belle aux éléments proches du Général El Hadj Gamou.
Au moment où nous mettions sous presse, nous apprenions qu’une dizaine de ministres se sont rendus sur instruction du Président de la République à Kati pour tenir une réunion de crise avec les protagonistes et les inviter à l’apaisement.
En même temps, d’autres sources annoncent la séquestration pendant quelques heures du Général de corps d’armée Amadou Haya Sanogo.