Le Programme de promotion des systèmes de cultures agro-écologiques et de protection des sols au Mali (Paesol) a été lancé à l’Institut de recherche sur les cultures dans les zones tropicales semi-arides (Icrisat) sous la présidence du ministre du Développement rural, Modibo Keïta.
Le Paesol vise à améliorer la durabilité et la résilience de l’agriculture pluviale familiale affectée par le changement climatique par une utilisation des sols et des ressources en eau, basée sur les principes de l’agro écologie et de la conservation des sols.
Pour une durée de 5 ans, le programme est cofinancé par la Coopération allemande (BMZ-Sewoh) à travers la KFW et le gouvernement de la République du Mali. Le coût du projet s’élève à plus de 10 milliards de francs CFA. Il intervient dans les régions de Kayes, de Koulikoro et de Sikasso.
« L’agro-écologie apparait aujourd’hui comme l’un des moyens les plus efficaces pour assurer l’Agriculture durable et contribue largement à la résilience des populations, notamment celles du Sahel, qui ne cessent de se battre contre le changement climatique », dira le ministre du Développement rural.
Il a expliqué que le projet qui vise à promouvoir les systèmes de cultures, reste néanmoins transversal dans ses objectifs de protéger l’environnement et de conserver les eaux et les sols, car sans la protection et la conservation de l’environnement, la pratique de l’Agriculture devient aléatoire.
Pour Modibo Keita, les interventions de ce programme apporteront des réponses adéquates aux priorités des différents acteurs des zones d’intervention ciblées. Il contribuera aussi à la transformation structurelle des chaînes de valeur agricoles pour une croissance inclusive et durable, tel qu’exprimé dans le « Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable » (Credd, 2019-2023).
« Paesol est un projet innovant, orienté vers l’agro-écologie et la protection des sols. Au Mali, une grande partie de la population dépend de l’agriculture. La plupart de ces paysans et paysannes sont soumis aux conditions du régime fluvial », a définit l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Mali, Dr Dietrich Paul.
Or, ajoute-t-il, en raison du changement climatique, le temps des pluies change et devient de plus en plus instable ; cela entraine de plus en plus de mauvaises récoltes avec un impact négatif pour les familles.
En effet, chaque année la superficie agricole utilisable au Mali diminue par la destruction progressive de la végétation naturelle, à l’érosion, à la dégradation des sols et à la baisse de la nappe phréatique.
Pour Dr Dietrich Paul, cela est lié à des modes d’exploitation non appropriées et pratiques agricoles non durables. Il a laissé entendre que le gouvernement du Mali est conscient de tous ces enjeux et a adopté une stratégie de développement agricole qui se base sur des principes de durabilité.
Il a expliqué que l’agro-écologie n’est pas une science, mais plutôt une pratique agricole pour les petits producteurs. Cette pratique vise à transformer le système agricole actuel en proposant des solutions intégrant les trois dimensions du développement durable : les aspects, sociaux, économiques et environnementaux afin de lutter contre les racines des problèmes de malnutrition, de pauvreté et d’inégalité.
«L’approche vise ainsi plusieurs objectifs interdépendants : augmenter la production, régénérer les sols et les environnements dégradés, favoriser la biodiversité et préserver le patrimoine génétique local », a-t-il souligné.