« L’ère de la France-Afrique révolue ? » tel était le thème d’une conférence débat organisée, le vendredi 17 mars 2023, par l’Association culturelle « Acte Sept » à son siège sis au quartier Hamdallaye ACI 2000 de Bamako. Ladite conférence était animée par Dragoss Ouédraogo, Anthropologue, chercheur et réalisateur et Dr. Harouna Salif Barry, écrivain sous la modération de Adama Traoré, écrivain, comédien international, président de l’Association culturelle « Acte Sept », Président de la fédération des artistes du Mali, en présence des hommes de lettres et de cultures. Au cours de cette conférence débat, le conférencier Dragoss Ouédraogo a fait savoir que « L’avenir de l’humanité se joue en Afrique parce qu’elle a des atouts».
Selon le modérateur Adama Traoré, à travers ces genres de débats, l’Association culturelle « Acte Sept » entend créer des espaces de dialogue et de vivre-ensemble.
Pour sa part, le premier conférencier, Dragoss Ouédraogo, a indiqué qu’avec la France-Afrique, les peuples africains restent toujours dominés, les ressources sont pillées. A ses dires, cette domination française va hypothéquer le développement africain. « S’il ya une base militaire étrangère dans un pays, il n’est pas totalement indépendant », a-t-il dit. Sur le plan économique, dit-il, les accords de coopération ne sont pas favorables aux (anciennes) colonies. Pour lui, cette France-Afrique est salle, c’est la corruption, c’est le pillage. Fort heureusement que la France n’est pas seule en Afrique. « L’Afrique est convoitée par toutes les grandes puissances en raison de ses richesses. L’avenir de l’humanité se joue en Afrique parce qu’elle a des atouts. Elle a une population jeune », a déclaré le conférencier Dragoss Ouédraogo.
Quant au deuxième conférencier, Harouna Salif Barry, il dira que la France-Afrique ne finit jamais. « La fin de la France-Afrique est répétitive », a-t-il dit. Selon lui, même si les Africains ont leur part de responsabilité, il est nécessaire de s’organiser et d’y mettre fin. Parlant de l’actualité, il a fait savoir que la France a quitté le Mali, « le Mali n’est pas tombé et le Mali ne tombera pas ». Pour lui, il faut des dirigeants africains capables de dire NON. Il a souhaité un rapport sain, gagnant-gagnant entre la France et l’Afrique. Il a indiqué que la démocratie dans une langue étrangère est un leurre. « La démocratie n’est pas seulement le multipartisme, le peuple a faim… », a-t-il dit.
Répondant aux questions des uns et des autres, les conférenciers ont précisé qu’avec le Franc CFA, il ne peut pas y avoir un partenariat gagnant-gagnant entre la France et l’Afrique.