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Face aux crises multidimensionnelles : L’espoir est-il permis pour le Mali ?
Publié le jeudi 23 mars 2023  |  Le pelican
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Depuis 2012, le Mali fait face à de nombreuses crises, dont deux des plus marquantes, ont failli à un moment donné comme une vague déferlante de mer, emporter le pays vers l’inconnue. Il s’agit des crises politico-institutionnelles et sécuritaires. Deux défis majeurs auxquels font face les Autorités de la Transition de Rectification depuis leur installation au pouvoir le 24 mai 2021, sous l’égide du Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef de l’Etat.

D’abord, ces crises politico-institutionnelles, suite au coup d’état militaire du 22 mars 2012 contre le Président Amadou Toumani Touré, prolongé par un autre en août 2020, contre le Président Ibrahim Boubacar Kéïta, puis une crise sécuritaire liée à la descente sur le Nord du Mali, d’une cohorte de combattants touaregs surarmés venus de Libye, après les bombardements par l’OTAN en 2011 de ce pays, où ces touaregs d’élite servaient durant de nombreuses décennies, dans l’armée de Mammouar Kadaffi, lui-même tué lors de ces bombardements.

Plus de dix ans après, ces crises entretenues par les combattants touaregs à partir de 2012, ciblant des symboles de l’Etat du Mali (camps et soldats), puis aggravées depuis 2013 par les attaques quasi-permanentes des groupes armés terroristes (Al Qaïda, Katiba-Macina, JNIM, Etat Islamique dans le Grand Sahara, etc.), qui ont fait de nombreuses victimes civiles et militaires. Aujourd’hui encore, ces crises persistent avec leurs répercussions graves sur tous les secteurs de l’économie nationale. Notamment, le tourisme, menaçant du coup, la stabilité politique et institutionnelle du pays, surtout au moment où la CEDEAO avait infligé au Mali, des sanctions illégales, injustes et inhumaines, dictées par l’Elysée en vue de faire tomber le pouvoir de la Transition.

Des répercussions aussi, sur la vie quotidienne des populations du pays, maintenues dans une peur permanente et également, depuis que les touaregs de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), aidés dans leur posture belliqueuse et leur visée séparatiste, par une certaine communauté internationale dont la France, réclament à corps et à cris, leur construction imaginaire d’un Etat fantoche, dans la République indépendante et souveraine du Mali. Et c’est dans ce contexte de crises multidimensionnelles et de velléités indépendantistes touarègues, que les Autorités de la Transition grâce à leur vision claire de la gestion d’un pays aux défis énormes et grâce aussi à leur grande capacité d’écoute et de communication, ont jugé impérieux de prendre désormais en compte dans toutes leurs actions, les aspirations légitimes du peuple malien dans le contexte de la nouvelle géopolitique mondiale.

Celles-ci se résument en trois priorités : le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix de nos partenaires stratégiques opérés par le Mali dans sa décision de coopérer avec qui il veut et la défense des intérêts vitaux du peuple malien. Ce qui a valu à nos Autorités, jouissant de la légitimité populaire pleine et entière, la colère de la France, ses alliés de la communauté internationale et ses parrains de la CEDEAO, longtemps restés à l’affût de la moindre occasion, pour remettre en cause la République et ses institutions.

C’est encore malheureusement dans ce contexte que, certains de nos compatriotes en rupture de ban, érigés en opposants conspirateurs totalement acquis à cette France, ont à maintes reprises, tenté de renverser la République et ses institutions, mais sans succès. Pour arriver à leurs fins, ils n’hésitent pas à manifester leur farouche opposition à toutes les grandes décisions de la Transition, à travers des meetings, des points de presse, des réunions clandestines, etc., au nom de la démocratie, pourtant mise entre parenthèses depuis le coup d’état militaire d’août 2020 car en période de crises, les mots et les actes doivent être recadrés afin d’éviter le chaos dont le pays n’a pas du tout besoin.

Des moments mis à profit par ces détracteurs anti-républicains, pour saborder les acquis de la Transition comme entre autres, les réformes politiques et institutionnelles en cours tels que le nouveau découpage territorial et la mise en route du projet de la nouvelle Constitution contre lesquels ils sont vent debout, avec notamment Issa Kaou N’Djim qui ne digère pas encore d’avoir été chassé du Conseil National de Transition. Revanchard, il a été empêché d’organiser son point de presse le 20 février 2023 à la Maison de la Presse, saccagée par des jeunes gens qui ne trouvent pas opportun d’ajouter en ce moment, une nouvelle brèche aux crises déjà existantes.

Qui ne se souvient pas aussi, des propos virulents, hideux et subversifs, tenus par l’activiste Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath à l’endroit du Président de la Transition Assimi Goïta, lors de la 18ème conférence nationale de l’ADEMA-PASJ de décembre 2022 et de ses accusations gravissimes portées contre les Autorités de la Transition sur la mort de l’ex-premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga, lors du congrès de l’ASMA-CFP ? L’activiste inculpé et écroué en prison dans une chaleur torride depuis le 13 mars dernier, médite désormais sur son sort, en attendant son jugement fixé au 13 juin 2023.

Tous ces agissements se passent au moment où les Forces Armées et de Sécurité du Mali (FAMAS), montent en puissance, appuyées et suréquipées par la Fédération de Russie. Elles se professionnalisent et se renforcent chaque jour en traquant sans répit, neutralisant et détruisant avec précision, les terroristes et leurs bases logistiques. C’est aussi en ce moment précis que le syndrome malien s’est déjà propagé dans certains pays d’Afrique tel qu’au Burkina Faso où plusieurs centaines de personnes ont manifesté le vendredi 20 janvier 2023 à Ouagadougou, contre la présence militaire française, brandissant le drapeau russe et aux cris « Abas la France, vive Poutine ».

Même décor au Niger où des centaines de manifestants, très remontés contre leurs Autorités, demandent aussi le départ immédiat des forces françaises Barkhanes, opérant dans ce pays depuis qu’elles ont été chassées du Mali en 2022. Elles sont accusées d’avoir propagé le djihadisme dans tout le Sahel. Aujourd’hui, c’est toute l’Afrique qui chante et soutient le Mali dans son légitime combat pour la dignité et la souveraineté retrouvée, contre l’oppresseur néocolonialiste français dont l’obsession de la prédation a fini par le décrédibiliser, le déshumaniser. Le modèle malien fait aussi des vagues jusqu’en République Démocratique du Congo où en prélude à la visite officielle du 4 mars 2023 du Président Macron, des manifestants protestent par des slogans hostiles à la France.

Aussi, que dire des récentes visites au Mali, des chefs d’Etat-Major des armées du Burkina Faso et du Niger ? Tout cela renforce la crédibilité du Mali sur la scène internationale en matière de lutte contre le terrorisme au Sahel dont il apparait incontestablement comme la plaque tournante. Emmanuel Macron a aujourd’hui bien compris que la majorité de l’Afrique de l’Ouest a tourné le dos à la France au détriment de la Fédération de Russie et de la Chine. Une nouvelle donne géopolitico-stratégique qui va jusqu’à perturber le sommeil du locataire de la Maison Blanche aux USA, qui avait dépêché son émissaire Antony J. Blinken, dans plusieurs pays d’Afrique dont le Kenya et le Niger afin de contrer l’influence fulgurante russe sur le continent.

Décidément, le Mali a donné la preuve de sa vitalité politique et militaire sans pareil, en démontrant que, la véritable grandeur d’un homme ou d’un pays, ne se mesure pas à des moments où il est à son aise, mais lorsqu’il traverse une période de controverses et de défis. Le Mali est donc un grand pays, un pays bien débout et résilient, en dépit des nombreux défis auxquels il fait face depuis 2012. L’athlète américain Joshua J. Marine n’a-t-il pas dit que « Les défis rendent la vie intéressante, les surmonter lui donne un sens. » ? Pour tous ces motifs, on peut sans risque de se tromper, dire que l’espoir est permis pour le Mali et les maliens qui rangeront bientôt dans les poubelles de l’histoire, toutes leurs souffrances endurées au cours des dernières années. Et par conséquent, il sera un havre de paix et du bonheur sur terre !

Dr. Allaye GARANGO, Enseignant-Chercheur ENSup -Bamako (Mali)

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