Le Mali à l’instar des autres pays de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine est en plein travail dans le processus d’attribution de la carte biométrique sécurisée. Ce document d’une durée de cinq ans, remplacera désormais la carte d’électeur et NINA et est valable dans l’espace UEMOA. Mais aujourd’hui force est de constater que l’obtention de cette précieuse pièce est devenue un parcours de combattant pour plusieurs maliens qui dénoncent l’affairisme et la magouille dans le processus.
Le gouvernement du Mali a décidé la mise en circulation de la carte d’identité biométrique, conformément, aux normes de la CEDEAO, à travers le décret n°2022-0639/PT-RM du 3 novembre 2022. Selon ce décret, la carte nationale d’identité biométrique sécurisée est obligatoire à partir de 15 ans avec une durée de validité de 5 ans. Si la première dotation est gratuite mais le renouvellement est payant. Le même décret précise que « le système de gestion et de production de la carte nationale d’identité biométrique sécurisée est placé sous la responsabilité du ministre chargé de la Sécurité et de la Protection civile ».
Malgré les efforts consentis par les plus hautes autorités, l’obtention du précieux sésame n’est pas chose facile dans certains lieux indiqués comme les commissariats de Polices et Brigades de la gendarmerie. Ce qui démontre que le Ministre de la sécurité qui a invité les compatriotes à se procurer ledit document avant la fin de la phase gratuite, semble oublier les réalités du terrain.
Selon les investigations, bon nombre de maliens quittent souvent très remontés ces lieux indiqués sans être enrôlés. « Il faut que les autorités changent de fusil d’épaule pour que chaque malien puisse avoir sa carte biométrique sécurisée. Il faut qu’elles fassent comme au temps d’ATT où les équipes d’enrôlement pour la NINA étaient visibles partout. Qu’on ne se limite pas seulement aux commissariats de police et brigades de la Gendarmerie où les choses ne se font pas dans les règles de l’art », a martélé un enseignant de retour d’un commissariat de Police.
Selon plusieurs personnes interrogées, l’enrôlement pour la carte biométrique est un parcours de combattant. Il ne s’agit pas seulement de se réveiller à 4 heures du matin et espérer être enrôlé le même jour. À défaut d’avoir un bras long, il faut souvent des pots de vin pour effectuer le processus. En plus de la gestion par affinité, plusieurs de nos compatriotes se plaignent du fait que le processus de correction des informations ne prend pas en compte la date, notamment l’année, le mois et le jour de naissance. Face à ces situations, les autorités de la transition doivent faire en sorte que le processus puisse se dérouler à hauteur de souhait en tenant compte aussi des différentes préoccupations.