L’Association des médecins libéraux du Mali (AMLM) a organisé, le samedi 18 mars 2023, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), une journée scientifique sous le thème : «Droits et devoirs des médecins libéraux du Mali, pour la prescription rationnelle dans le cadre du RAMU». La cérémonie d’ouverture de cette journée scientifique était présidée par le ministre de la Santé et du Développement social, Mme Diéminatou Sangaré, en présence du président de l’AMLM, Dr. Boureïma Afo Traoré, des autres membres de l’Association, du directeur général adjoint de la CANAM (Caisse nationale d’assurance maladie), N’Tji Idriss Doumbia, des responsables de l’INPS (Institut national de prévoyance sociale) et d’autres personnalités.
Selon Dr. Boureïma Afo Traoré, l’AMLM est une association professionnelle ayant pour vocation de promouvoir la profession médicale, de créer une véritable cohésion des professionnels du secteur libéral en particulier et de la santé en général sans exclusion, de concrétiser en fait le partenariat public-privé. Avant d’ajouter que l’association se réserve le droit d’entreprendre toute chose qui œuvre à la bonne pratique de la médecine et à la valorisation du Médecin afin de contribuer à la bonne santé de la population Malienne. Il a fait savoir que l’association des Médecins Libéraux du Mali, créée en 2006 pour la défense des intérêts matériels et moraux de tous les médecins non fonctionnaires (libéraux), forme et veille sur les médecins libéraux au respect et l’accompagnement de la politique sanitaire de l’Etat en jouant leur rôle d’acteurs principaux ( 60 à 65 % des consultations et 75 à 80 % des examens complémentaires). « Nous devons prendre ensemble des dispositions pour une meilleure transition vers le Régime d’Assurance Maladie Universelle (RAMU), une révolution, un rêve presque devenu possible…C’est partant de cette dynamique, pour une meilleure transition vers le Régime d’Assurance Maladie Universelle, qu’il était impérieux qu’on organise en partenariat avec la CANAM et l’INPS une journée scientifique sur les Droits et Devoirs des Médecins Libéraux du Mali pour une rationalisation des Prestations RAMU. Cette journée est une opportunité pour l’ensemble des médecins libéraux du Mali d’échanger et de discuter avec les acteurs principaux du devoir et le droit au sens élevé de la responsabilité médicale pour un RAMU réussi », a souligné le président de l’Association Dr. Boureïma Afo Traoré.
Quant au du directeur général adjoint de la CANAM, N’Tji Idriss Doumbia, il a félicité l’AMLM pour sa démarche qui consiste à sensibiliser et à informer les prestataires de santé sur la prescription rationnelle et la responsabilité médicale. Pour lui, cette journée va permettre de rappeler les règles de la prescription rationnelle, de l’éthique et de la déontologie, mais aussi d’informer les prescripteurs sur des cas de fraude. « Selon les résultats de l’étude actuarielle réalisée en décembre 2014 par la CANAM, le poids des médicaments dans les dépenses du Régime AMO représente près de 80%. Or pour qu’un régime d’assurance maladie soit viable et pérenne, ce taux ne doit pas dépasser les 50%. Par ailleurs, suite à une évaluation de la CANAM sur les prescriptions, le coût moyen des ordonnances est passé de 3 000 FCFA à 25 000 FCFA. Cette montée en flèche des dépenses d’assurance maladie Obligatoire peut s’expliquer par plusieurs dysfonctionnements qui ont été constatés dans le cadre de l’offre des prestations en général et de la prescription des médicaments et dispositifs médicaux en particulier. Entre autres, on peut citer des médicaments de mêmes principes actifs sur une même ordonnance ; l’usage d’un grand nombre de médicaments sur une ordonnance pour le même patient pour le traitement d’une seule pathologie ; l’usage inapproprié de médicaments avec des posologies inadéquates pour le traitement ; la non-conformité des pratiques de prescription aux directives et protocoles thérapeutiques », a-t-il dit.
Pour sa part, la ministre Diéminatou Sangaré a réitéré l’engagement du gouvernement à accompagner l’AMLM pour améliorer le secteur sanitaire. « Nous sommes là aujourd’hui pour renforcer le partenariat entre le secteur privé et public », a-t-elle dit.