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Politique : L’esprit paternaliste de la CPI
Publié le samedi 25 mars 2023  |  Mali Tribune
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© Autre presse par DR
Audience de Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud à la CPI
Audience de Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud s`est ouverte le 14 Juillet 2020 à la Cour Pénale Internationale (CPI)
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Le site d’information français, Mediapart, a sans doute attiré notre attention sur “Les secrets de la Cour” à travers une analyse et publication de plus de 40 000 documents confidentiels. Ils confirment ce que nous avons toujours souligné à propos de cette institution paternaliste depuis sa création. En effet, nous avons toujours insisté sur le fait que le vrai portrait de la Cour pénale internationale (CPI) est différent de celui que cette même intuition, ses fondateurs, ses procureurs et juges ont voulu nous peindre. Il est important pour les Africains d’accorder beaucoup d’attention à ces documents et au rôle et aux actions néfastes menées par cette Cour.

La réponse de la CPI fut honteusement muette quant à la décision ferme des Etats-Unis d’Amérique concernant ses soldats et gouvernants. En effet, en plus de sanctionner un certain nombre de hauts responsables de la Cour pénale internationale en 2020, les Etats-Unis maintiennent toujours la loi sur l’invasion de La Haye – “Hague Invasion Act”, donnant à leur armée l’autorisation d’envahir les Pays-Bas si des citoyens américains étaient détenus au tribunal.

A présent, cette Cour téléguidée veut redorer son blason en matière de probité et de crédibilité auprès des incultes en émettant un mandat d’arrêt international contre le président d’une puissance nucléaire sachant bien que cette action n’ira nulle part.

Il ne sert à rien de jeter de la poudre aux yeux affirmant du n’importe quoi alors que vous n’avez pas les moyens de soutenir vos décisions, ou que vos services ne soient prêts à appliquer la loi. En plus, cette superpuissance n’est même pas un membre de ce gouvernement de juges qui veut gouverner dans le vide sans aucun cadre constitutionnel pour le restreindre.

Cette institution ou plutôt ce gouvernement de juges a été créé sur mesure pour malmener “les pays émergents” pour des raisons et enjeux géostratégiques et géopolitiques, et plus particulièrement les pays africains. Rappelons que depuis 2002, la totalité des enquêtes ouvertes par la CPI ne concernent que le continent africain et que de grandes puissances comme la Russie, la Chine ou les Etats-Unis n’ont jamais adhéré au statut de Rome. Bien que les tortures, les actes de barbaries et les crimes contre les créatures se passent majoritairement sur d’autres continents, l’Afrique reste toujours la cible principale de ce tribunal de Kangourou.

Et ces paternalistes prétendent que l’afrocentrisme n’est pas un parti pris contre l’Afrique, mais en faveur des victimes africaines, qui sont quasiment les seules à avoir reçu l’attention de la Cour. Nous ne savons pas si nous devons pleurer ou rire à propos de cet argument. En tout état de cause, nous devons sérieusement réfléchir là-dessus et assumer nos responsabilités. Depuis quand ceux qui ont soi-disant exploré l’Afrique (berceau de l’humanité et de la civilisation), qui l’ont colonisé, qui l’ont dépouillé de ses enfants au profit de la traite négrière, et qui continuent à mettre en place des politiques hégémonistes et néocoloniales se soucient des victimes africaines.

Evidemment, tout est fait pour démontrer que l’Africain est immature, irresponsable et incapable de rendre justice ou même de gouverner. Donc, il faut des institutions initiées et contrôlées par d’autres pour gérer les affaires africaines. Malheureusement, cela se fait avec la complicité de certains gouvernants africains comme du temps de la traite négrière quand certains rois véreux livraient les africains aux esclavagistes. A quand une enquête juridique historique sérieuse sur la traite des noirs, la colonisation, et les génocides en Afrique ?

Cette posture de “deux poids, deux mesures” doit nous rappeler de rester fermes et inébranlables dans nos engagements à défendre et à protéger nos pays et nos valeurs. Elle doit nous rappeler de faire preuve d’audace et de courage lorsqu’il s’agit de faire progresser le bien-être de nos citoyens. Elle doit nous rappeler de continuer à travailler durement et intelligemment pour un avenir meilleur, un avenir où nos citoyens pourront exprimer fièrement leurs valeurs et leur identité sans timidité.

Fort heureusement, certains leaders éclairés ont décidé de sortir leur pays de cette Cour pénale condescendante et dangereuse. Nous espérons que tous les gouvernants des pays africains suivront cet exemple en se retirant de ce machin qui est en déphasage avec l’idée de la théorie de la justice, les lois internationales, voire avec ses propres principes.

Cette cour illégale et illégitime est une attaque directe contre notre souveraineté nationale. Les juridictions nationales africaines doivent rester les seules à enquêter et à poursuivre elles-mêmes les crimes commis sur leurs territoires. Cependant, le rejet d’une structure paternaliste et déconcertante ne doit pas être une licence pour nos dirigeants de mal-gouvernance et de corruption. En tant que gardes des Sceaux, nos gouvernants doivent être les garants et premiers défenseurs de la cause des droits humains en maintenant de solides protections légales des droits individuels dans un Etat de droit. Continuons à soutenir des solutions africaines aux problèmes africains sans complexe d’infériorité culturelle et intellectuelle.

Cheick Boucadry Traoré
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