Diplômé d’un CAP obtenu à l’Institut de Formation Professionnelle et Technique de Boulkassoumbougou, le nommé Thiambou Yacouba Touré apprend courant 2004 que l’office du Niger était à la recherche d’un gestionnaire de niveau (Ba+4) du type faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG). Mais, puisqu’il n’avait pas le diplôme requis, il arrive à se trouver un diplôme de gestionnaire appartenant à quelqu’un d’autre. Il prend alors le soin de supprimer certaines mentions dont les noms et prénom du véritable titulaire, la date et le lieu de naissance, le sceau de l’officier public certificateur. A la place de ces mentions supprimées, il porte ses propres références identitaires. Pour couronner le tout, il fournit une copie d’acte de naissance n°070 dont l’original était au nom d’un certain Djibril Seck.
Malgré les insuffisances fragrantes des documents fournis, il est recruté sous les ordres du PDG de l’office du Niger de l’époque Youssouf Keïta. Il signe alors son contrat et travaille tranquillement jusqu’en novembre 2006. En effet, lors d’une mission du bureau du vérificateur conduite par Daniel Tessougué, la fausseté du diplôme est découverte. Les agents de l’office entre les mains desquels le faux document est passé se défendront tous, en affirmant de n’avoir pas douté un seul instant et s’abritent derrière le fait que l’ordre de recrutement venait du PDG.
Touré est arrêté et conduit à la gendarmerie. A l’enquête préliminaire devant le magistrat instructeur, il reconnaitra les faits à lui reprochés. Il est alors inculpé de faux et usage de faux et mis en prison le 15 novembre 2006. Le 26 décembre de la même année, il obtient une liberté sous caution.
Le jeudi 26 septembre 2013, Thiambou Yacouba Traoré comparaissait devant la cour d’assises de Bamako pour répondre de son crime. L’audience était présidée par Kamafily Dembélé ; au banc du ministère public, Mamadou Amadou Diarra, substitut du procureur de Ségou. Les débats au cours de l’audience n’ont pas été très longs, pour la simple raison que l’accusé a reconnu les faits sans tergiverser. Il dira pour se défendre, qu’il ignorait que son acte avait des conséquences pénales.
Le ministère public, dans son réquisitoire, dira que l’accusé pour sa défense à le droit de mentir, mais que tout le monde sait que la falsification de diplôme constitue un crime. Au bénéfice de cette observation, il demande à la cour de retenir l’accusé dans les liens de la culpabilité. L’avocat de l’accusé, Me Toungara, quant à lui, a plaidé coupable tout en demandant la clémence de la Cour, car son client souffrirait d’un diabète de type 2 contracté en prison. Après les débats, Thiambou Yacouba Touré a été déclaré coupable de faux et usage de faux et condamné à 5 ans de prison avec sursis. En outre, il a été condamné à payer 500 milles FCFA à l’office du Niger.
Le public venu assister au procès de Touré est rentré chez lui sans comprendre pourquoi, le PDG de l’époque, qui serait à la base de son recrutement, n’ait pas comparu pour complicité. Comme pour dire que les gros poissons échappent à la nasse alors que les petits se font prendre.
A.G
Travaux des assises à Ségou
Aicha Sacko tue la copine de son époux et prend 5 ans de prison
Le 19 septembre 2012 dans l’après-midi, Coumba Dansoko et sa cousine Awa se rendaient dans la famille Sacko à Hamdallaye dans le but de remettre une invitation de « Balani Show » à Boubou Sacko. Sur place, elles sont invitées par Fatoumata Sissoko, l’épouse de Boubou absent, à s’asseoir. Peu de temps après, Boubou fait son arrivée et voilà les quatre installés dans la cour de la concession pour une partie de thé. Alors brusquement, Aicha Sacko, l’épouse de AmadouSacko, frère cadet de Boubou Sacko, surgit pour porter deux coups de couteau au thorax puis au bras gauche de Coumba Dansoko avant de disparaitre. Mortellement blessée, Coumba est transportée par Boubou à l’hôpital « Femmes Enfants » de Koutiala où, elle décède quelques instants après.
Aichata Sacko est interpellée chez son oncle paternel et conduite dans les locaux de la police. Elle reconnaitra les faits tout en affirmant que la victime était une copine à son époux et qu’elle venait très souvent tenir à son endroit des propos tendancieux. Toujours, selon Aicha Sacko, Boubou et son épouse savaient que Coumba était la concubine de son mari.
Après enquête sur les déclarations de Aicha, Boubou et son épouse Fatoumata sont à leur tour inculpés de complicité de meurtre. Ils seront tous placés sous mandat de dépôt. Cependant, Boubou Sacko et Fatoumata Sissoko seront mis en liberté provisoire le 29 janvier 2013.
Ils comparaissaient tous, le mardi 25 septembre 2013 pour répondre de leur crime. L’audience était présidée par Alou Badra Nanakassé. Le banc du ministère public était occupé par Mahamadou Sangaré, substitut du procureur de Koutiala. A la question du président de savoir si elle reconnaissait les faits, elle répondra par oui. Pour expliquer son acte, elle dira que la victime était la copine à son époux et qu’elle venait très fréquemment la narguer. Cependant, elle dira n’avoir pas voulu lui donner la mort. Le ministère public pense qu’en dépit du fait qu’elle se fait narguer par la victime, Aichata n’était pas obligée de la poignarder. Il a alors demandé à ce qu’elle soit retenue dans les liens de la prévention de meurtre.
Son avocat a plaidé coupable, tout en faisant croire que sa cliente avait été poussée à bout par la victime, même si son geste ne se justifiait pas. Après, les débats, Aichata Sacko a été condamnée à 5 ans de prison dont 1 ferme. Après avoir passé une année en prison, elle est rentrée chez elle.
A.G
Bia, cercle de Kadiolo
La peine de mort pour les assassins de Madou Traoré
Suite à la mort de Madou Traoré dans la localité de Bia, la gendarmerie, après enquête, classe le dossier sans suite. Cependant, le grand frère de la victime ouvre lui-même son enquête et après deux ans, il arrive à démasquer les responsables de la mort de son jeune frère. Ils viennent d’être condamnés à la peine de mort par la Cour d’assises. Lisez plutôt.
Madou Traoré est le représentant de Naby Traoré, son grand frère, sur le site d’orpaillage de Bia, situé à la frontière Mali-Cote d’Ivoire. Le 14 juillet 2010, après que les deux frères aient échangé, Madou est resté introuvable toute la journée. Les recherches effectuées sont restée vaines. 48 heures après, un corps sans vie est découvert à proximité du fleuve longeant la localité. La tête de la victime était écrasée et elle avait une entaille sur la gorge. Le corps est identifié comme celui de Madou. La gendarmerie ouvre une enquête sans succès.
Le grand frère Naby Traoré ne baisse pas les bras et mène lui-même son enquête. Deux ans après les faits, son enquête porte fruit. En effet, sur les traces de la moto de son petit frère, il trouve un receleur en Côte d’Ivoire qui lui donne le nom de son vendeur. Le vendeur n’était autre qu’un certain Aly, résidant aussi dans le village de Bia. Naby arrête Aly et l’interroge dans sa chambre. Il dénonce Souleymane Coulibaly et Moussa Djourté dit Kadiolo. Ces derniers interrogés à leur tour passent aux aveux, mais imputent le coup fatal à un certain Mamadou Coulibaly. Celui-ci est arrêté. Naby, en détective privé, remet les trois accusés à la gendarmerie. Souleymane Coulibaly et Moussa Djourté dit Kadiolo reconnaissent les faits et confirment que Mamadou Coulibaly est celui qui a porté le coup fatal. Ils sont alors tous inculpés de meurtre. Sous mandat de dépôt depuis septembre 2012, ils ont comparu le mercredi 18 septembre 2013 pour répondre de leur crime.
A la barre, Souleymane Coulibaly reconnaitra les faits et dira qu’après le coup fatal donné par Mamadou, il avait voulu fuir et a été menacé et contraint de rester sur les lieux par Mamadou et Moussa. Toujours, selon Souleymane, après avoir fendu sa tête, Mamadou et Moussa vont encore l’égorger avant de le déposséder de sa moto, de l’argent et de l’or d’une valeur de 7 millions de FCFA. Moussa affirmera à la barre d’avoir été informé par Mamadou quant à sa volonté de donner la mort à Madou Traoré. Après les débats, Mamadou Coulibaly et Moussa Djourté dit Kadiolo ont été condamnés à la peine de mort et Souleymane Coulibaly à 10 ans fermes.