Le week-end du LA samedi 25 mars 2023 fût marqué par le décès de l’ex-international gardien de but des Aigles, Ousmane Farota. Couché à la maison pour éviter le soleil de plomb de ce jour, le directeur de publication Alou Badara Haïdara nous informa de sa disparition. Parce qu’il sait que nous avions des relations particulières. Estomaqué par la triste nouvelle, il nous a fallu un temps de résignation pour conclure que la vie est ainsi faite. Et pour cause.
Dans ce présent numéro et dans ces circonstances douloureuses, la logique voulait que l’article sur Ousmane Farota dans le cadre de la rubrique “Que sont-ils devenus ?” soit republié pour rafraichir les mémoires. Mais de façon respectueuse il avait toujours différé notre sollicitation. Pourtant, il était l’un des plus grands lecteurs de la rubrique. Ses actes posés à notre endroit le prouvent à suffisance. Il a reconnu le sens et la valeur de notre modeste travail soutenu par la direction du journal. Il nous communiquait régulièrement les numéros de ses anciens coéquipiers de Tunis 1994. C’est pourquoi nous sommes sincèrement émus par son décès.
Notre première rencontre date de 2019, lors du mémorial de l’ancien joueur du Stade malien de Bamako, Dramane Traoré dit Faras sur le terrain de Banankabougou. Il nous renouvela toute sa reconnaissance par rapport aux anciens sportifs, à travers la rubrique “Que sont-ils devenus ?” L’occasion était là une fois de plus pour négocier son interview. Ousmane Farota nous dit “Roger patientez un peu, mon temps viendra. Nous restons en contact”.
Malheureusement ce temps n’arrivera jamais. Hélas ! Notre homonyme (comme nous l’avons dit de Faras en 2018) effectue sa dernière passe à partir de ses buts pour ensuite s’allonger définitivement le samedi 25 mars 2023. Le lendemain il a été accompagné à sa dernière demeure par une foule meurtrie par son décès brutal.
Aujourd’hui, nous regrettons amèrement le fait qu’il ne soit pas passé dans la rubrique “Que sont-ils devenus ?” pour nous décortiquer sa carrière. Surtout nous parler de cette grosse rumeur qui a inondé la capitale après le match des Aigles contre la Tunisie en 1994. Il ressort de ces “fake news” que Farota fit un saut à Bamako avant le deuxième match du Mali, pour régler certains détails mystiques. Vrai ou faux ? Nul ne le saura de sa bouche.
Faut-il rappeler qu’Ousmane Farota est un produit de l´AS Commune V, avant qu’il ne rejoigne le Réal de Bamako à l’ouverture de la saison 1984-1985. Avec les Scorpions, il remporte un titre de champion en 1986, et échoue en finale de la Coupe du Mali en 1987 face au Sigui de Kayes. Son transfert au Stade malien de Bamako débouche sur l’envol fulgurant de sa carrière, avec 2 Coupes du Mali (1990, 1992) et 2 titres de champion (1989, 1993). Avec l’équipe nationale, il remporte le tournoi Amilcar Cabral joué à Bamako en 1989. Cependant il a connu un temps d’hibernation suite au match contre le Cameroun en avril 1991. Des supporters non contents de sa prestation s’en sont verbalement pris à lui de manière virulente. Très déçu par ces agressions, il observe un temps de réflexion, pour ensuite rebondir avec son équipe qui remporte la coupe Ufoa en 1992.
Puis débutèrent les éliminatoires de la Can de Tunis 1994. Véritable artisan de ce retour du Mali sur le plan continental après 22 ans d’absence, Ousmane Farota crée la sensation à la Can lors du match d’ouverture contre la Tunisie et les huitièmes de finale face à la puissante équipe Egyptienne. Une belle prestation qui lui permit de décrocher un contrat avec le club Ismailya, avec lequel il jouera les demies finales de la Coupe d’Afrique des clubs champions.
Après sa retraite footballistique Ousmane Farota se consacra à son emploi au niveau de la BDM, où il lui arrivait de nous inviter pour discuter de la situation de certains anciens joueurs. Nous retenons de l’homme l’amabilité, la bonne foi, le sens élevé du social. Paix à son âme et que le bon dieu l’accueille dans son Paradis !!!