Mardi 28 mars 2023, dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, les Mouvements signataires de l’Accord d’Alger réunis au sein du Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement (CSP-PSD) ont fait savoir qu’ils ne se reconnaissent pas dans le Projet de la nouvelle Constitution en son état.
Dans cette déclaration, les Mouvements signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger, en l’occurrence la CMA et la Plateforme des Mouvements du 14 juin 2014 d’Alger et une partie des mouvements de l’inclusivité, tous regroupés au sein du CSP-PSD, disent prendre acte de la validation de la nouvelle Constitution par le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita. Que le CSP-PSD lors de la dernière Réunion de Niveau Décisionnel(RND), tenue du 1er au 5 aout 2022 à Bamako, le Gouvernement à travers les Relevés de Conclusions signés, avait également pris l’engagement de veiller à la prise en charge intégrale de l’Accord d’Alger dans la nouvelle Constitution, ceci conformément à l’Article 3-chapitre 1-Titre 1 dudit accord.
Cependant, précise la dite déclaration, le CSP-PSD constate avec regret que ledit projet n’enregistre aucune évolution particulière à la Constitution du 25 février 1992, en matière de dispositions indispensables à une concrétisation des mesures législatives et règlementaires, des engagements politiques et institutionnels pris à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger. Partant, ces Mouvements signataires déplorent cet état de fait et déclarent solennellement ne pas se reconnaitre dans ce projet de la nouvelle Constitution en son état. Et de poursuivre que le CSP-PSD tout en espérant qu’il existe encore une opportunité de créer des conditions d’un consensus sur le texte avant sa soumission au referendum, informe l’opinion nationale et internationale du niveau élevé de fragilité du processus de Paix et des conséquences d’un forcing constitutionnel en violation des engagements pris au travers de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger.
Sans préjuger sur ce qui pourra être la réponse des autorités de la transition à cette énième expression de grief des mouvements signataires de l’Accord, le moins qu’on puisse dire est qu’il serait très difficile pour elles d’accepter toutes les caprices de ceux-ci. Si l’on sait que les choses ont bougé depuis la Rectification. Non seulement Bamako est fort et plus souverain que jamais, mais aussi l’opinion publique malienne dans sa majorité a compris que ledit accord comportait des points dont l’application porterait un coup dur sur l’unité du pays.
D’ailleurs, après la validation du projet de la nouvelle Constitution par la plus haute institution du pays, le moins qu’on puisse faire maintenant est d’appeler à voter non au référendum. Sans quoi, ces déclarations infinies de ces anciens indépendantistes auront difficilement un écho favorable auprès des autorités de la transition. Une Transition dont eux-mêmes prennent une part active avec des représentants au sein de ses organes et à des niveaux décisionnels importants. Personne ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, dit-on !