Quoique les longues et multiples procédures judiciaires aient, à l’unanimité – ce qui est plutôt rare – confirmé le droit exclusif des cheminots sur le Titre foncier 1637 de Samaya, les occupants illicites continuent de faire la sourde oreille.
Fait nouveau et énième scandale dans cette affaire : parmi ces redoutables squatters qui bravent les décisions de justice apparemment assurés de leur impunité, figure le chef d’un cabinet ministériel sur le chantier duquel une entreprise travaille avec frénésie.
Et comme par hasard les convocations de la gendarmerie, saisie par les victimes sur la base du procès-verbal de constat d’huissier de la poursuite des travaux, tardent à être délivrées aux squatters.
Allez savoir pourquoi !
Cette affaire, en cours depuis l’époque où le président Amadou Toumani Touré était encore au pouvoir, met aux prises une poignée de personnes et plus de 200 autres à propos de la propriété du TF N°1637 de Samaya. Les premiers sont constitués de porteurs d’uniformes et d’hommes de droit et les seconds de cheminots à la retraite et en repos forcé, les trains étant à l’arrêt.
Ces derniers se disent prêts à mourir pour défendre leurs droits. Lesquels ont acquis autorité de chose jugée selon les lois en vigueur en République du Mali à l’issue d’éprouvantes procédures sur la parcelle querellée.
Et pourtant, avec tout ce qui se passe, ils sont loin d’être au bout de leur peine. Et, au rythme où évolue le dossier dans l’indifférence des décideurs, ce n’est certainement pas demain la veille de la fin de leurs souffrances. La preuve : des entreprises continuent de faire tranquillement des travaux, comme si de rien n’était, sur des parcelles n’appartenant pas à leurs commettants.
Elément nouveau dans le dossier : ce chantier sur lequel travaille une entreprise est celui d’un prince du jour, un chef d’un cabinet ministériel pour ne pas le nommer. Bien que les victimes aient fait établir un procès –verbal de constat d’huissier de la poursuite des travaux indus et obtenu des convocations de la gendarmerie, celles-ci tardent à être servies aux différents squatters. L’influence du tout puissant chef de cabinet est-elle passée par là ?
Dans tous les cas, tôt ou tard, force restera à la loi. Le prince du jour se rendra alors à l’évidence que le véritable pouvoir est celui de Dieu.