Le dossier de l’accusation se fonde sur des propos tenus en octobre dernier sur RFI, dans lesquels le leader du parti lançait des insultes aux autorités de transition.
Ismaël Sacko, le président du Parti social-démocrate africain (PSDA), sera devant la justice aujourd’hui 5 avril 2023 pour des propos jugés « insultants à l’endroit des autorités de transition, notamment du Premier ministre par intérim ». Une procédure judiciaire de dissolution a été engagée à l’encontre de sa formation politique. Le dossier de l’accusation se fonde avant tout sur les propos remontant au 30 octobre 2022, dans lesquels Ismaël Sacko lançait « nous avons un gouvernement et un premier ministre ingrats, imbus… C’est un pleurnichard qui a haussé le ton. »
Jamais, une telle procédure n’avait jusque-là visé un parti politique au Mali. La question divise. Certains considèrent les restrictions ou la fermeture d’un parti politique comme des mesures exceptionnelles et extrêmes de nature à étouffer le pluralisme et à limiter la liberté du débat politique, qui est au cœur même de la démocratie. D’autres estiment que les partis politiques doivent être protégés en tant
qu’expression intégrale du droit des individus de constituer librement des associations Cependant, compte tenu du rôle unique et vital de ces partis dans le processus électoral et au sein de la gouvernance démocratique, on admet généralement que l’ Etat soit amené à réglementer leur fonctionnement, dans la mesure où cette intervention est nécessaire pour garantir une gouvernance démocratique effective, représentative et équitable. Les propos tenus violent la charte des partis politiques.
Voilà des années que se révolte l’ex-chargé de mission pour les questions politiques sociales et des migrations, le complice des bons comme des mauvais moments du président Ibrahim Boubacar Keïta, le détenteur de quelques secrets d’Etat et de nombreux dossiers privés. Exaspérant et…exaspéré. Quels que soient les motifs profonds de sa colère, la signification en est apparemment assez claire: montrer du doigt un gouvernement qui aurait eu le tort de ne pas lui faire de la place. Il souffre de plus en plus de ne pas servir et de voir le crépuscule tomber sur le Palais. Au point de ne plus pouvoir le supporter.